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LA TRACHÉOTOMIE 161
Du reste, les distinctions nombreuses auxquelles donne
lieu la nature protéiforme de la diphtérie, peuvent jus­
tifier en la précisant la manière de voir d'Archambault •
On peut, on doit, en effet, séparer des cas toxiques,
détermination vague s'appliquant jusqu'ici à des états
pathologiques 1res divers en diphtérie, un groupe de
faits se rattachant à la localisation multiple sur les mu­
queuses aéiiennes. Par exemple, les diphtéries àéruption
membraneuse étendue qui comprennent, en même temps
que la laryngite, le coryza diphtérique, et, ensemble ou
séparément, la bronchite pseudo-membraneuse et la
broncho-pneumonie. Qu'elles correspondent à un degré
plus considérable d'empoisonnement, cela n'est pas dou­
teux : qu'elles soient de la diphtérie toxique dans le sens
clinique du mot, ce n'est plus la même chose. Elles four­
nissent aux contre-indications opératoires une série
indéniable, importante, heureusement reconnaissable a
des signes précis, suffisant, la plupart du temps, à gui­
der la pratique. Lorsque la bronchite et la broncho­
pneumonie limitées coïncident avec le croup, ce qui
arrive souvent, ce qui arrive surtout quand le tirage per­
manent s'établit sans accès, lorsqu'elles existent avec un
degré de fonctionnement pulmonaire susceptible d'assu­
rer l'hématose, elles ne modifient pas le phénomène du
tirage. Et cela s'explique de soi-même. Il n'y a presque
pas de trachéotomisés qui ne rendent par la canule des
fausses membranes bronchiques, et souvent, l'air revenu
1 AUCIIAMIIAUI.T, art. Croup du Dictionnaire encyclopédique des
sciences médicales.
LA DIPHTÉRIE. 1 1