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52 LA DIPHTÉRIE
le même sort, vinrent les remplacer. Aucun cas intérieur
à l'hôpital de Saumur ne se déclara.
Si maintenant nous abordons le côté nosologique de
cette épidémie, le docteur Frouslin, qui s'est trouvé
placé, comme nous l'avons dit, au plus fort de la mêlée,
nous en fera la description suivante, parfaitement ap­
plicable, nous avons pu le vérifier, à toute la zone toxique :
« Il y eut une dizaine de cas de sidération véritable que
je pus voir une fois, ou deux fois, tout au plus. Ils évo-
luaienten vingt-quatre,trente-six etquarante-huit heures,
avec angine d'emblée noirâtre, sans couennes le plus
souvent, gros ganglions, refroidissement, pouls misé­
rable à 150, un ou deux gros frissons. Mais la généralité
des cas, ceux sur lesquels s'établissait la lutte, souvent
inégale, procédaient ainsi : la fièvre d'abord, avec fris­
sons répétés, non prolongés, vomissements, abattement,
pas beaucoup de température, angine de couleur foncée,
à peine douloureuse, avec envahissement immédiat des
ganglions qui, très rapidement, arrivaient à un volume
considérable, souvent au bubon. J'ai vu bien des fois
l'angine avant la fausse membrane; d'ordinaire, la fausse
membrane était constituée à mon premier examen. Ja­
mais je n'ai vu la pellicule d'un blanc plus ou moins
gris, plus ou moins nacré, c'était ou la fausse membrane
molle d'un gris noirâtre, presque des dépôts pultacés,
ou de vraies masses gangreneuses couvrant le pharynx,
les amygdales, les piliers, la luette. On pouvait les la­
bourer, les taillader, sans faire éprouver la moindre