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102 LA DIPHTÉRIE
On m appela il y a quelques mois pour un enfant que
je trouvai nanti d'une angine simpleavec assezgros gan­
glion, sans la plus petite tache blanche. Le surlendemain,
mandé de nouveau dans la même maison pour sa mère
indisposée, je traversai un groupe de quatre petits en­
fants, jouant dans la salle à manger, parmi lesquels mon
malade de l'avant-veille. Il avait l'air triste, le teint
plombé, la gorge très élargie par les ganglions. Exa­
miné avec empressement, il fut trouvé les amygdales,
les piliers, la luette, une partie du pharynx recouverts
d'une nappe pseudo-membraneuse grisâtre de grande
épaisseur. Il guérit; il eut la paralysie du voile le trente-
huitième jour.
Et enfin, quand l'angine blanche est constituée, toute
difficulté n'est pas encore assez levée pour que Laboul-
bène n'ait pu écrire dans son traité des faussesmembranes
« que le diagnostic clinique est parfois impossible et que
la marche ultérieure de la maladie est seule capable de
lever tous les doutes.» Et Sanné : La diphtérie commence
avec les phénomènes locaux les plus variés. La forme,
la disposition des fausses membranes ne suffisent pas
à faire préjuger ni la nalure, ni le pronostic de la ma­
ladie. Cet aphorisme est des plus importants dans la
doctrine de la diphtérie. Il s'ensuit que, dans un' certain
nombre de cas, le diagnostic ne saurait être porté dès
le début, la marche seule de la maladie permettant de
juger en connaissance de cause. Aussi, dès la période
initiale d'une affection pseudo-membraneuse suspecte,
doit-on se comporter, en ce qui concerne l'isolement des