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212 LA DIPHTÉRIE
faut les gaver avec la sonde, dit M. de Saint-Germain.
« La sonde est applicable ' : I" à ces enfants gâtés,
volontaires, qui refusent absolument de se nourrir, et
sur lesquels auront échoué tous les autres moyens de
coercition et de douceur. Je dirai plus, l'introduction de
la sonde par les fosses nasales, sans être pénible, ne
manquera pas d'inspirer une salutaire appréhension à
ces jeunes rebelles, comme il arrive pour l'huile de
foie de morue que les mêmes sujets se résignent sou­
vent à ingurgiter pour éviter l'introduction des cuillers
ad hoc ou d'autres engins de compulsion ; 2° aux inté­
ressantes victimes des cautérisations intempestives, dont
la bonne volonté, impuissante dans l'état ordinaire des
choses, à procurer la déglutition, se prêtera facile­
ment à une manœuvre, d'ailleurs inoffensive, dans la­
quelle ils reconnaîtront bien vite un véritable secours ;
3° enfin aux petits opérés qui, frappés de cette paralysie
absolue du voile du palais, dont je viens de citer un
exemple, risquent de s'éteindre dans une athrepsie com­
plète, s'ils ne succombent pas avant ce terme à une
asphyxie foudroyante, par l'introduction subite d'une
grande quantité de liquide à la fois dans les voies res­
piratoires. Le gavage d'ailleurs est une opération facile
qui, après une répétition ou deux, peut être pratiqué par
les parents. »
Hors ce cas spécial, les autres formes de paralysie
diphtérique, non plus que l'albuminurie, n'offrent point
1 DE SAINT-GERMAIN, Revue des maladies de l'enfance, 1883.