V M

ÉPIDÉMIE DE DIPHTÉRIE 5H
neuse. Le lendemain, elle succombait et fut enterrée en
môme temps que l'enfant. » (Docteur Lemesle.)
« J'ai vu l'intoxication diphtérique sans angine, écrit
le docteur Frouslin, plusieurs fois aussi avec angine
couenneuse consécutive, succéder à la fausse membrane
développée d'abord sur un vésicatoire, sur des ulcé­
rations de furoncles du cou, sur la plaie alvéolaire d'une
dent récemment arrachée, sur des érosions de la peau
comme dans le cas suivant : Un homme vint me trouver,
il avait une érosion à la face dorsale de la main droite
qu'il ne pouvait pas, me dit-il, faire guérir. Je constale
sur l'érosion une véritable fausse membrane entourée
d'une auréole d'un rouge vineux. Il y avait un gros gan­
glion sous l'aisselle correspondante, sans traînées lym­
phatiques sur le bras. L'homme était pâle, abattu, fié­
vreux. J'examinai la gorge où je ne trouvai rien. Je le
questionnai à cet égard, il n'avait rien eu "Comme il
insistait pour savoir ce que je pensais de son affaire, je
me rappelle lui avoir dit : « Vous avez le mal de gorge
à la main. » La nuit suivante on vint me chercher en
toute hâte pour lui. Quand j'arrivai, il était mort.
On eut dit que notre atmosphère était saturée de
microbes (puisque ainsi tout est microbes aujourd'hui)
acharnés contre telle partie du corps qui n'était pas suf­
fisamment protégée, cuirassée, pavée contre eux. C'est
ce qui fusait dire à un de nos confrères plus hostile en­
core que nous, si c'est possible, à la méthode des cauté­
risations, que c'était un assassinat thérapeulhique, parce