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LA TRACHÉOTOMIE 163
culose pulmonaire. J'ai vu guérir un enfant de trois ans
scrofuleux, à carie osseuse multiple avec abcès et fis­
tules. Des croups récidives, et réopérés coup sur coup
ont guéri. La guérison du croup secondaire (Peter et
Millard) fournit d'ailleurs un argument sans réplique.
Là donc où il y a croup arrivé à la période de tirage
permanent, ou d'une manière plus générale, aux condi-
tionsqui précisent l'intervention, quelle que soit l'inten­
sité toxique, plus'importante d'ailleurs en ce cas spécial
par l'étendue des localisations muqueuses que par l'in­
fection même, quel que soit l'âge, l'état antérieur de santé,
la trachéotomie est le devoir du médecin, aussi impé­
rieusement établi qu une ligature d'artère. Ni les com­
promis douteux avec la gravité de la cause toxique, ni
les considérations de succès plus ou moins aléatoire,
n'excusent l'abstention.
« La trachéotomie n'est plus entre les mains du mé­
decin une arme infidèle, » disait Trousseau. Il est évi­
dent que les progrès réalisés et encore réalisables dans
la connaissance de la diphtérie, les perfectionnements
apportés à la méthode opératoire, doivent augmenter
de jour en jour le nombre déjà croissant des résultats favo­
rables. Nous ne reproduirons pas ici des statistiques qu on
trouvera facilement ailleurs, nous dirons simplement,
que, si dans un hôpital, le docteur Geffrier d'Orléans 1
a pu obtenir, fut-ce par une série heureuse, trente-six
succès sur cinquante trachéotomisés dans des condi-
' Th. du docteur PATERNE. Des vaporisations ansliseptiques dans
le traitement du croup, 1887.