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98 LA DIPHTERIE
la généralisation est si faible que les fausses mem­
branes restent localisées au même point pendant toute
la durée de la maladie. » Elle débute comme dans les
cas ordinaires, puis au bout d'un temps variable, quelques
jours, la maladie semble s'éteindre pour faire place à
une tendance fatale de l'organisme à reproduire la
fausse membrane. Ou la production s'épuise et le ma-
ladeguérit, ouïe croup vientavecson cortège asphyxique.
Elle n'est jamais toxique: son point distinclif est la
durée. En fixant à trente, trente-deux jours le terme
extrême de la localisation muqueuse et de la présence
des fausses membranes dans la diphtérie, c'est à ce
moment, après disparition des symptômes généraux,
que commence la diphtérie à forme prolongée. L'exemple
leplus curieux est celui decetinternedesEnfants-Malades
qui contracta une diphtérie avec angine couenneuse
moyenne, mais coryza pseudo-membraneux considé­
rable, lequel continua après guérison de l'angine.
C... moucha pendant neuf mois des fausses membranes
épaisses, stratifiées, malgré une vraie odyssée à la re­
cherche de sa guérison, à Barèges d'abord, puis, en
Allemagne, en Moldavie, en Turquie.
Une jeune fille du village de Montsoreau, près Saumur,
âgée de vingt et un ans fut atteinte d'angine diph­
térique le 18 janvier 1888. Dans les premiers jours de
février, cette jeune fille, étant bien, reprit son travail
dans les champs. Sa gorge toutefois restait tapissée de
pseudo-membranes. Cette malade me fut amenée le