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NATURE DE LA DIPHTÉRIE 37
» Je veux vous parler ici de trois cas assez singuliers
qui se sont présentés dans ma pratique civile. Dans un
courl espace de temps j'opérai trois phimosis chez trois
enfants, dans trois quartiers différents, et appartenant à
des familles vivant dans l'aisance ; trois jours après, les
plaies se couvrent de diphtérie, et chez deux de mes
malades l'affection gagne les amygdales. Chez l'un de
mes malades, la mère a contracté la diphtérie et a guéri.
Chez un autre, le père, un frère, et deux domestiques
ont été atteints. Tous ces malades guérirent excepté le
frère, qui, âgé de vingt et un ans, vivement frappé de
son mal, mourut comme meurent tous les adultes, d'une
sorte d'empoisonnement, d'une asphyxie lente. »
Le germe est dans le sol, dont les fouilles le chassent
pour le répandre dans l'air. Ainsi j'ai vu une petite épi­
démie de diphtérie se développer des deux côtés d'une
rue où l'on faisait de grands travaux dépavage; deux
aulres fois, un groupe de cas simultanés éclore dans
deux écoles auprès desquelles s'exécutaient des travaux
de terrassement. Dans ces trois cas, les poussées épi-
démiques restèrent isolées. — Attenbner, de Leipzig, cite
avec élonnement l'influence des maisons neuves sur la
diphtérie, fait qu'on pourrait expliquer comme les pré­
cédents. Enfin, le docteur Lancry. dont le remarquable
travail nous a fourni beaucoup de renseignements pré­
cieux ' attribue au contage diphtérique un pouvoir de
1 I)' I.ANCHY, Elude sur U contagion de la diphtérie. Th
Paris, 1S87.