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84 LA DIPHTÉRIE
accidents nerveux de l'infection diphtérique, chose
curieuse, au moment même où ils semblent s'éloigner.
Elle tue presque subitement, ou bien en quelques heures,
vingt-quatre heures au plus; une fois elle a duré
quinze jours (Suss). C'est un des plus navrants spectacles
de la vie médicale que voir les malades qu'elle torture,
les adultes surtout, agoniser au milieu de souffrances
les plus terribles, pousser des cris stridents, s'agiter sans
cesse, se jeter affolés de côté et d'autre, se lever brus­
quement, faire d'incroyables efforts de respiration,
peindre avec les plus poignantes expresssions l'angoisse
qui les étreint, qui les étouffe ; sans toucher jusqu'au
dernier effort à leur intelligence et à leur sensibilité.
La mort subite dans la convalescence de la diphtérie
a d'abord été expliquée par les accidents cardiaques :
thrombose cardiaque, endocardite et embolie pulmo­
naire (Bouchut et Labadie-Lagrave). Cette théorie tomba
quand Parrot et Beau-Verdeney démontrèrent que les
hématonodules rencontrés dans les valvules cardiaques,
et attribués par Bouchut et Labadie-Lagrave à l'endo­
cardite infectieuse dé la diphtérie, étaient le fait d'une
disposition naturelle existant chez le fœtus, quand
Legroux démontra de son côté qu'un caillot n'a d'ori­
gine vitale que s'il réunit les conditions suivantes :
1° condensation particulière ; 2° une coloration d'un
gris cendré ; 3° des adhérences aux parois et aux val­
vules du cœur, qu'il ne faut pas confondre avec l'intri-
cation dans les tendons valvulaires ; 4° la disposition
de la fibrine en lamelles concentriques et stratifiées. Les