V M

54 LA DIPHTÉRIE
rare. En revanche, il est devenu très commun dans la
zone limite de diphtérie blanche. Sans que nous puis­
sions fournir à cet égard une statitisque précise, nous
croyons pouvoir affirmer que les proportions relatives
ont été renversées ; or, nous avons dit que le docteur
Frouslin n'avait observé que quatre cas sur cenl-
soixante-quinze diphtéries dont les deux tiers environ
avaient atteint la population enfantine. Pareil fait a été
déjà souvent constaté e( s'explique, puisque le croup est
non pas l'accident de la diphtérie, mais l'accident de sa
localisation La diphtérie localise d'autant plus, surtout
aux muqueuses, que l'intoxication est moins profonde.
« Mes diphtériques mouraient les uns à la période
aiguë de leur maladie du cinquième au quinzième jour,
ce fut le petit nombre, la plupart mouraient dans une
seconde période pouvant aller jusqu'à quarante ou qua­
rante-deux jours. Ils mouraient d'inanition, l'angine
guérie; j'aimerais mieux dire, ils se laissaient mourir
d'une répugnance invincible àralimentation. Les autres,
les derniers, mouraient de paralysie. On se fait très diffi­
cilement idée de ceque j'appelle la « mort par inanition »
si on n'a pas vu la diphtérie toxique au degré où je l'ai
observée. 11 était parfaitement possible aux malades de
manger et de boire, rien n'étant encore paralysé dans le
mécanisme de la déglutition, il était impossible de les
déterminer à le faire. A force de prières, de menaces, de
voies de fait quelquefois, j'en ai vu avaler très facile­
ment une tasse de bouillon, un verre de vin, un potage;