V M

PRÉFACE XIII
cessives, en avait conclu à une sorte d'hérédité diphté-
ritique par prédisposition familiale. Il expliquait ainsi
comment la diphtérie apparaissait dans la même famille
chez des membres différents à trois ou quatre ans de
distance. A mon sens, ilest plus logique de conclure des
faits deM. Révilliod,quelogerme diphthéritique résiste
indéfiniment à la dessiccation que de conclure à une
prédisposition héréditaire. Le l'ait suivant que je dois
à mon confrère, M. le docteur Worms, a la valeur
d'une expérience décisive : Un homme de cinquante
ans, n'ayant, par sa profession, aucun rapport avec des
malades, fut pris de diphtérie grave suivie de para­
lysie très étendue. L'enquête de la cause du mal dé­
montra que M. X..., atteint d'une angine catarrhale,
avait été badigeonné au citron avec un pinceau qui,
quatre ans auparavant, avait servi au même usage pour
sa jeune fille, alors âgée de huit ans et atteinte de
diphtérie de moyenne intensité qui avait guéri. Ce pin­
ceau avait été depuis conservé et oublié, roulé dans
un papier. Le docteur Darolles raconte l'histoire d'un
berceau qui, dans la même famille, après avoir servi
de couchette à deux enfants qui succombaient tour à
tour à la diphtérie, communiqua, deux ans après, la
même maladie à un troisième enfant, et cela deux fois
de suite à quelques mois de distance, car le docteur
Darolles n avait pu obtenir des parents ni que le ber-