V M

34 LA DIPHTÉRIE
du cuir chevelu, de la face et des membres supérieurs
sont plus rapidement dangereuses que celles des autres
parties du corps.
« 11 faut donc soigneusement distinguer le moment où
un microbe pénètre dans nos tissus, et le moment où il
atteint son terrain de culture. Entre les deux dates, il
peut s'écouler un temps plus ou moins long, c'est ce
temps que M. Pasteur a mis à profit pour la vaccination
antirabique, c'est-à-dire pour une certaine imprégnation
de l'économie qui rend le cerveau impuissant à cultiver
désormais le virus de la rage entré par la morsure.
« Si nous faisons à la diphtérie l'application de ces don­
nées, si nous acceptons que le virus de la diphtérie est
un virus fixe mais que la quantité du virus inoculé et
surtout le siège de l'inoculation peuvent faire varier le
temps de son incubation, nous comprendrons aisément
tous les faits que j'ai groupés pour cette leçon. L'impor­
tance du siège de l'inoculation éclate dans les observa­
tions de Herpin et Gendron, si promptement atteints
d'accidents mortels, après avoir été contagionnés parla
muqueuse nasale et la lèvre. Au contraire, parmi toutes
les observations où il est question de diphtérie inoculée
par la peau, il n'en est qu'une seule où la mort ait été
observée.
« Je suis porté à en conclure que les différences relatives
à la durée de l'inoculation ne tiennent pas à la nature
du germe et ne sont pas essentielles, mais bien artifi­
cielles, proportionnelles au temps que le germe met à
rencontrer dans l'économie son terrain de prédilection.