10.06.2014 Views

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

propre de la Critique kantienne, les jugements déterminants seront ceux étudiés dans les<br />

deux premières Critiques comme jugements analytiques et jugements synthétiques a<br />

priori auxquels Kant tente alors d’apporter une légitimité transcendantale. Et dans la<br />

mesure où l’institution symbolique à l’œuvre dans la pensée kantienne est celle<br />

instituant le monde comme rationnel et logique (institution qui est encore la nôtre), il<br />

s’agira dans ces jugements, de déterminer les êtres comme rationnellement pensables<br />

(pour la raison théorique) ou rationnellement praticables (dans la raison pratique).<br />

Considérons maintenant la faculté de juger dite réfléchissante : en elle, nous<br />

explique Richir (cf. CSP, 82-83), le particulier est donné ; mais comme le précise Kant,<br />

il est appréhendé comme singulier et contingent, signe que le pouvoir de détermination<br />

de l’institution symbolique fait défaut en cet endroit ; l’activité judicative consiste dès<br />

lors à trouver un universel correspondant à ce particulier contingent. « Dans le cas où<br />

elle le trouve, le particulier, tout d’abord contingent, se voit réfléchi dans sa contingence<br />

même comme l’effet du concept trouvé paraissant du même coup comme sa cause ; ce<br />

concept est dès lors la cause du particulier conçu comme sa fin […] » (CSP, 81) Mais<br />

ici, deux possibilités apparaissent. Ainsi que l’écrit Kant au § VIII de la même<br />

Introduction :<br />

« En un objet donné dans l’expérience, la finalité peut être représentée : ou bien à<br />

partir d’une raison simplement subjective en tant qu’accord de sa forme, dans<br />

l’appréhension de l’objet avant tout concept, avec les facultés de connaître, afin<br />

d’unir l’intuition avec des concepts en vue d’une connaissance pure et simple ; ou<br />

bien à partir d’une raison objective, en tant qu’accord de sa forme avec la<br />

possibilité de la chose elle-même, selon un concept de l’objet, qui précède et<br />

contient la raison de cette forme. » 17<br />

Le premier cas est celui des jugements esthétiques (c’est-à-dire des jugements<br />

portant sur le beau et le sublime), et le second celui des jugements téléologiques.<br />

Considérons donc le commentaire que Richir fait de ce texte, laissant de côté les<br />

jugements téléologiques qui ne nous concernent pas ici directement 18 : « Dans le<br />

premier [scil. le premier cas : celui des jugements esthétiques], la fin qui se réfléchit en<br />

17 Ibid., p. 54. Nous reprenons cependant la traduction que donne Richir de ce texte (CSP, 97).<br />

18 En effet, les jugements téléologiques possèdent un statut d’intermédiaire entre les jugements<br />

réfléchissants et les jugements déterminants.<br />

<strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com 211

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!