10.06.2014 Views

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

à la connaissance objective : et ce, en ce qu’elle comporte en elle-même la référence<br />

objective» (CSP, 167) ; mais à lire les textes, on pourrait penser également que la<br />

signification, bien que nécessaire à l’expression, n’ait comme fonction que celle de<br />

s’effacer devant l’intuition où les objets apparaîtraient dans leur dimension d’être<br />

intrinsèque ; il y aurait dès lors un paradoxe dans la théorie husserlienne de la<br />

connaissance : «bien qu’il n’y ait pas de connaissance possible sans signification (et<br />

donc sans expression), la vérité de la connaissance en serait pourtant indépendante en<br />

tant que ne pouvant être assurée que par l’intuition - la logique pure aurait pour seule<br />

fonction de nous ouvrir au monde objectif tel qu’il est en lui-même, ou de le laisser<br />

apparaître selon son être (objectif) qui lui appartiendrait toujours déjà» (Le problème de<br />

la logique pure, pp. 502-503). Faut-il donc déduire que le logique pur soit eo ipso<br />

dévoilement onto-logique et de ce fait même apophantique ? Et Richir d’admettre (Cf.<br />

Ibid., p. 503 et CSP, 172) que c’est là une direction de lecture possible des textes<br />

husserliens ; lecture attestée, évidemment, en ce que Husserl alla jusqu’à admettre dans<br />

la sixième Recherche logique – mais aussi au cœur de Expérience et Jugement –<br />

l’existence d’une « intuition catégoriale », différente de l’intuition sensible, c’est-à-dire<br />

de la simple perception, mais fondée sur celle-ci .<br />

Les choses sont cependant un peu plus complexes ; car pour Richir, la<br />

phénoménologie des Recherches logiques ne se réduit pas à un simple platonisme. Pour<br />

comprendre cela, il suffira de remarquer que pour Husserl, l’intuition ne s’effectue que<br />

quand précisément il s’agit d’intuitionner le sens visé. Il faut donc préciser et dire que la<br />

vérité de la connaissance, plutôt que restreinte à la seule intuition, consiste en une<br />

adéquation entre l’objet visé dans l’intention de signification, et l’objet intuitionné dans<br />

le remplissement de signification. Mais comme le répétera souvent Richir, cette<br />

« adéquation » est l’énoncé d’un « rapport quasi-réversible » et « difficile à penser »<br />

(Cf. Le problème de la logique pure, p. 505) : il faut comprendre que le propre de la<br />

pensée (l’intention de signification) est de s’approprier un remplissement adéquat ; ou,<br />

comme l’écrit Richir, que «la pensée est rapport d’ouverture à l’objet» (Ibid., p. 506),<br />

elle consiste même en l’écart constitutif de son objet (Cf. Ibid .). Mais d’autre part,<br />

«l’objet intuitionné (par exemple celui de la perception) n’est connu que par la<br />

médiation de cet écart [scil. cet écart en lequel consiste la pensée], du travail de cet écart<br />

<strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com 227

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!