10.06.2014 Views

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

qu’est penser et exister sans avoir, d’une manière ou d’une autre, cessé de penser et<br />

d’exister pour me placer en dehors d’eux, alors même que si je me reconnais comme<br />

pensant et existant, c’est que, précisément, j’y suis » (Ibid.). C’est cette structure de<br />

pensée complexe qu’il faut scruter plus en avant. Car elle recèle, au moins en creux, les<br />

possibilités d’une phénoménologie.<br />

§ 2. Phénoménologie transcendantale du simulacre ontologique<br />

Après cette première approche du problème, nous sommes en mesure d’aborder<br />

les deux premières Recherches phénoménologiques, texte extrêmement complexe et<br />

ardu, s’il en est, mais dont nous ne pouvons faire l’économie, puisque s’y voit introduite<br />

inauguralement la notion même de « simulacre ontologique ». Ainsi que nous l’avons<br />

déjà signalé, la première Recherche s’ouvre sur un examen de la phénoménologie<br />

husserlienne, et Richir en vient rapidement à examiner, dans le cadre de la « voie<br />

cartésienne », les tenants et aboutissants de ce que Husserl pense alors comme<br />

« phénoménologie transcendantale ». Richir rappelle donc que le champ<br />

phénoménologique y est conçu comme une pure sphère d’immanence, celle de la<br />

subjectivité transcendantale, définie par la réflexivité pure du cogito, et que l’aporie<br />

principale de cette voie pratiquée par Husserl tient en ce que le cogito ne peut assurer<br />

une ouverture au champ phénoménologique que par une illusion ou un simulacre, ce<br />

que Husserl avait du reste lui-même déjà fort bien vu, en s’attachant à la problématique<br />

du psychologisme transcendantal qui le hantera jusque dans la Krisis ; en effet, comme<br />

nous l’avons déjà signalé dans notre précédente section et ainsi que Husserl s’en est<br />

expliqué lui-même 111 , la sphère transcendantale et la sphère psychologique sont à<br />

concevoir comme deux champs parallèles, séparés tout aussi bien par un « rien » que<br />

par un « abîme » ; distinguer ces deux sphères relève donc d’un « art de la nuance »<br />

(Nuancierung) qui n’est autre que la phénoménologie, et les confondre revient<br />

précisément à tomber dans le piège du psychologisme transcendantal. Dès lors, il faut<br />

bien dire que « le cogito n’est jamais saisie pure de l’ego transcendantal, mais d’une<br />

saisie où s’entremêlent le moi transcendantal et le moi psychologique » (RP I, 22), et<br />

que c’est par une illusion ou un simulacre que l’on croit accéder à la pure sphère<br />

phénoménale par la réflexivité du cogito. C’est dans la cadre de cette lecture<br />

111 Par exemple dans la conférence d’Amsterdam (1928) que Richir cite et commente in RP I, 19-22.<br />

<strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com 307

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!