10.06.2014 Views

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

Chapitre 2.<br />

Phénoménologie et institution symbolique<br />

§ 1. Qu’est-ce qu’une institution symbolique – le sublime phénoménologique.<br />

Nous l’avons vu dans toute la section précédente, la phénoménalité est étroitement<br />

liée à la liberté phénoménologique. Comme le rappelle Richir en ouverture de son<br />

ouvrage Phénoménologie et institution symbolique, c’est ce que montre déjà la<br />

conception kantienne du jugement esthétique réfléchissant, puisque les phénomènes s’y<br />

individuent toujours sans concept disponibles ou prédéterminé, dans un schématisme<br />

libre et productif. Par là, les hommes s’adonnent à la liberté et à la phénoménalité.<br />

« Sorte d’utopie esthétique, dira-t-on avec droit, puisque nous, les hommes, sommes<br />

toujours déjà pris dans l’institution culturelle, à savoir, en toute première<br />

approximation, dans le champ de la déterminité des concepts. » (PIS, 16) Dès lors se<br />

pose la question suivante : « Qu’est-ce qui empêche cette utopie d’une communauté<br />

esthétique et libre des hommes de se réaliser en fait ? Question, en un sens, déjà<br />

politique, mais aussi, fondamentalement, anthropologique : serait-ce que l’institution de<br />

la culture, ait quelque chose à voir avec l’irruption de la non-phénoménalité dans la<br />

phénoménalité des phénomènes ? Retrouverions-nous, par ce biais, la question déjà<br />

ancienne de Rousseau d’une différence, en quelque sorte fatale pour la liberté, entre le<br />

rien d’une nature - du champ phénoménologique sauvage en un sens qui n’est peut-être<br />

pas tout à fait étranger au sens où Rousseau envisageait la sauvagerie de l’homme - et le<br />

quelque chose d’une culture - qui, par la déterminité qu’elle requiert ou implique,<br />

insinuerait de l’opacité ou de l’aveuglement dans la phénoménalité des phénomènes ?<br />

Mais l’homme sans institution est-il encore un homme ? Qu’est-ce donc que l’homme<br />

? » Il nous faut maintenant répondre à ces questions. Disons-le d’un mot : le procès de<br />

phénoménalisation au cours des synthèses de troisième et de second degré, se voit<br />

interrompu et repris par les synthèses passives de premier degré, lesquelles ne mettent<br />

plus en jeu, de manière essentielle, la dimension phénoménale, mais la dimension<br />

instituée. Il va dans les synthèses passives de premier degré du processus primaire dont<br />

parlent les psychanalystes; l’homme y trouve ses assises au sein de ce que Richir<br />

appelle une institution symbolique. Mais qu’est-ce qu’une institution symbolique.<br />

<strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com 325

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!