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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

problématique. Pour expliquer les choses simplement, on pourrait dire comme l’écrit<br />

Richir dans un article de 1995, que la situation dans laquelle se trouve alors Husserl est<br />

bien au départ celle de toute description : «pour décrire quelque chose, il faut d’une<br />

certaine manière déjà savoir ce qui est “significatif” dans ce qui est à décrire ; il faut en<br />

relever, déjà, les traits qui paraissent, sinon parlants, du moins saillants. Le point<br />

d’entrée de Husserl dans la description est la prise en compte des vécus “en tant que<br />

tels” [i.e. des vécus pris dans leur essence]. Cette expression, pour forte qu’elle soit, est<br />

loin d’être innocente, puisqu’elle présuppose qu’a lieu, dans la reconnaissance de ce qui<br />

est significatif pour la description, l’identification du vécu» (La psychologie comme<br />

phénoménologie transcendantale : Husserl et au-delà de Husserl, 1995, p. 361). Dès<br />

lors, si la description du vécu présuppose toujours l’identification du vécu, il faut dire<br />

que la démarche husserlienne se voit prise comme dans un cercle ; « un cercle<br />

nécessaire » précise la première Recherche phénoménologique de laquelle nous sommes<br />

partis ; et le cercle consiste en ceci : « pour élucider les concepts logiques, Husserl<br />

projette de décrire les vécus de conscience dans lesquels sont pensés ces concepts ; mais<br />

pour décrire ces vécus, pour qu’ils apparaissent dans leur essence, il faut déjà savoir<br />

quels sont ces concepts, de la sorte que la démarche paraît bien n’être, en fin de compte,<br />

que tautologique, et impropre à apporter les éclaircissements visés » (RP I, 13). En ce<br />

sens, on peut dire déjà que si le projet de Husserl était bien de dépasser la circularité<br />

complice de la tautologie symbolique qu’il accusait dans le psychologisme, ce projet a<br />

échoué. Et cet échec est vraisemblablement la raison pour laquelle Husserl s’enquerra<br />

par la suite d’une autre fondation, plus fondamentale, et explorera donc des voies<br />

différentes que celle empruntée dans les Recherches logiques. C’est dans ce contexte<br />

que nous voyons apparaître ce que Husserl lui-même appellera « la voie cartésienne »,<br />

cette voie que l’on a surtout retenue pour la phénoménologie.<br />

Si l’on reprend maintenant notre lecture de la première Recherche<br />

phénoménologique, on s’aperçoit qu’après avoir rapidement situé le cadre des<br />

Recherches logiques, Richir envisage le parcours de Husserl dans la voie cartésienne,<br />

précisément. Il écrit à ce propos : « Dans tout ce qui suit, nous laisserons de côté la<br />

problématique logique, que nous n’avons utilisée qu’à titre introductif ou<br />

propédeutique. Il y aurait toute une étude à faire de la logique de Husserl dans le cadre<br />

de ce que nous allons mettre en place ici » (RP I, 15, note 7). Cette étude verra le jour<br />

224 <strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com

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