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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

devient machinale (ce qui ne veut pas dire mécanique), pathologique, en ce qu’elle<br />

semble “penser” et “agir” à la place des hommes » (EP, 16). Mais il ne faudrait pas non<br />

plus penser que les hommes soient les « instituteurs » de l’institution symbolique.<br />

L’institution symbolique trouve son origine dans l’instituant symbolique, lieu<br />

véritablement insondable que l’homme peut apercevoir dans l’expérience du sublime.<br />

Tenter de comprendre l’économie du sublime au sein d’une institution<br />

symbolique, c’est là la tâche de ce que Richir entend par « réduction architectonique ».<br />

Et c’est ce qu’il nous faut à présent examiner si nous voulons saisir de plus près<br />

l’articulation propre des institutions symboliques.<br />

§ 2. De la phénoménologie comme pratique de la réduction architectonique<br />

Nous touchons petit à petit au terme de notre parcours, et une question se pose<br />

avec insistance : qu’en est-il dès lors, pour Richir, de la tâche de la phénoménologie ?<br />

Nous avons déjà montré longuement qu’il ne s’agit plus, comme le croyait encore<br />

Heidegger à la fin de sa vie (cf. le séminaire de Zäringen), d’exhiber une pensée<br />

tautologique. Deux voies sont en fait praticables dans le cadre de la phénoménologie<br />

richirienne. La première voie, nous l’avons vu, consiste à scruter, sous l’indice d’une<br />

épochè phénoménologique hyperbolique, les couches les plus primitives du champ<br />

phénoménologique qui nous sont accessibles, dans l’expérience du sublime, par le biais<br />

du schématisme transcendantal de la phénoménalisation (hors langage) relevant des<br />

synthèses passives de troisième degré, et à accompagner la pensée dans sa marche au<br />

concret, vers sa phénoménalisation en concrétudes phénoménologiques (les Wesen<br />

sauvages, hors langage, mais aussi, déjà plus proche de nous, de langage) relevant des<br />

synthèses passives de second degré, puis vers son état symboliquement institué, relevant<br />

des synthèses passives de premier degré 120 . Mais il est aussi possible de procéder en<br />

sens inverse, et c’est la seconde voie que Richir a, en fait, également pratiquée dans<br />

toute son œuvre en contrepoint de la première : il s’agit alors de scruter ce qui se donne<br />

« tout d’abord et le plus souvent » à la pensée, c’est-à-dire ce qui se donne comme<br />

« aperception » et qui relève des synthèses passives de premier degré, donc de la langue<br />

120 Nous reviendrons sur la problématique des synthèses passives ultérieurement, disons déjà que les<br />

synthèses passives de troisième degré articulent le champ phénoménlogique-transcendantal tel que nous<br />

l’avons jusqu’à présent décrit, alors que les synthèses passives de second degré articulent un terme<br />

médiant entre ce même champ et l’institution symbolique (il s’agit des fameux Wesen sauvages).<br />

328 <strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com

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