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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

Méditations phénoménologiques, prenant comme support de méditation, entre autres<br />

choses, les analyses heideggeriennes de l’être-au-monde.<br />

Mais on l’a dit, si la pensée de l’ontologie fondamentale reste à bien des égards<br />

novatrice et féconde, elle reste également, par certains côtés, enfermée dans des cadres<br />

encore trop classiques. On peut dire que la lecture proprement critique de Richir<br />

commencera avec la prise en compte de la seconde section de Sein und Zeit (« Dasein et<br />

temporalité ») où, comme on le sait, l’analytique du Dasein se voit relancée par la prise<br />

en compte de modes d’être « authentiques » (eigentlich) du Dasein au rapport desquels<br />

les modes d’être dans le monde ambiant (Umwelt) étudiés dans la première section, se<br />

voient indiciés de nullité (Nichtigkeit), et donc taxés d’ « inauthenticité »<br />

(Uneigentlichkeit). Car comme Heidegger l’écrit au § 45, introductif de la seconde<br />

section, élucider la question du sens de l’être demande de pouvoir voir le Dasein dans<br />

son entier et son authenticité, ce que ne permettaient pas les analyses de la première<br />

section. C’est pourquoi il s’agit de remettre en jeu toute l’analytique avec comme point<br />

de départ, on le sait, l’être-pour-la-mort en tant que le Dasein y est susceptible de se<br />

rassembler dans le tout de ses possibilités existentiales. Richir nous offre une lecture<br />

extrêmement fine de cette pensée dans un chapitre de Du sublime en politique (pp. 357-<br />

389), où il suit pas à pas les deux premiers chapitres de la seconde section de Sein und<br />

Zeit. Bornons-nous ici à reprendre les conclusions de ces analyses.<br />

Comme le rappelle Richir (Cf. SP, 358-360), toute l’analyse de l’être-pour-la-mort<br />

commence par affronter la difficulté de trouver un « concept existential de la mort » 63 ;<br />

il s’agit en fait, sans appréhender la mort à partir de la mort d’autrui, de considérer<br />

celle-ci comme une possibilité intrinsèque du Dasein – comme une possibilité<br />

ontologique-existentiale – en vertu de quoi il s’agit vraiment de l’être-pour-la-mort ou<br />

pour-la-fin, et non pas d’un être-à-la-fin.. « Il s’agit donc, dans la mort, de<br />

l’appréhension en anticipation (la pré-cédence : Bevorstand), de la possibilité de ne plus<br />

être-là, de ne plus être au monde, sans que […] cette possibilité puisse jamais<br />

s’actualiser comme telle, ce en quoi elle est une possibilité ontologique-existentiale, et<br />

non pas une possibilité ontique ou existentielle susceptible de se muer en état présent. »<br />

(SP, 359) « Devant cette menace qui habite la Dasein de l’intérieur, celui-ci est en<br />

63 Sein und Zeit, Niemeyer, Tübingen, 1927, p. 251.<br />

248 <strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com

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