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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

phénoménologique hyperbolique, c’est-à-dire aussi, la mise en suspens de toute lecture<br />

ontologisante. Alors seulement on peut avoir une chance de comprendre « quelque<br />

chose » de ce régime de pensée.<br />

***<br />

Dans le cadre de ce paragraphe, nous ne pouvons reprendre les longues analyses<br />

que propose Richir dans L’expérience du penser où il est question à proprement parler<br />

de l’architectonique des mythes et de la mythologie, c’est-à-dire du rapport qu’il y a<br />

dans leur structuration propre, entre langage et langue. Nous procéderons à une brève<br />

présentation de l’ouvrage sur La naissance des dieux qui, malgré sa taille modeste, reste<br />

un véritable petit bijou ; et sa lecture, malgré le fait que la question de l’architectonique<br />

n’y soit pas traitée en tant que telle, offre une belle introduction aux analyses plus<br />

complexes que donne par ailleurs Richir.<br />

Richir s’explique sur son projet dans quelques pages d’une extrême densité, et<br />

qu’il nous faudrait pouvoir citer en entier. On peut dire que l’ouvrage tente avant tout de<br />

répondre à une question anthropologique précise : il s’agit de comprendre l’apparition<br />

ou l’institution de l’état et, corrélativement, du roi, dans l’histoire des hommes. Cette<br />

institution peut évidemment prendre des formes multiples et complexes, mais implique<br />

toujours, pour le dire d’un mot, « une division de la société entre dominants – le roi, sa<br />

cour, ses « fonctionnaires » et ses soldats – et dominés – tous les autres, en général, à<br />

l’origine, agriculteurs » (ND, 179). Cette institution implique en outre que « la partie<br />

dominée de la société travaille, paradoxalement, à pourvoir à la subsistance de la partie<br />

dominante, donc qu’elle produise des surplus qui, sous la forme d’impôts, constitueront<br />

la richesse des puissants, et permettront éventuellement à l’appareil du pouvoir d’asseoir<br />

son emprise sur les autres par son apparat. A l’inverse, le roi et son entourage sont<br />

censés (mais ne le font jamais durablement) assurer l’équilibre social, par<br />

l’administration du pays et la justice, en principe destinés à trancher les conflits entre<br />

particuliers ou groupes de particuliers » (Ibid.). Il va sans dire que cette question<br />

anthropologique est d’une actualité brûlante, puisque depuis plus de deux millénaires,<br />

nous pensons comme allant de soi « qu’il n’y a pas de société possible sans pouvoir<br />

<strong>33</strong>6 <strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com

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