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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

étrange structure, puisqu’elle inclut en elle-même une infinité d’idées : c’est, si l’on<br />

veut, le paradoxe de l’infini, puisque chaque partie du tout de telle idée égale le tout (Cf.<br />

MP, 192). Tout le problème est bien de saisir la structuration de ce « monde » qui, on<br />

l’aura compris, est cela même que Husserl désigne par Subjectivité transcendantale qui<br />

est aussi intersubjectivité transcendantale qu’il faut se garder de confondre avec l’âme.<br />

Reprenons ce mouvement. La Subjectivité transcendantale n’est pas ce lieu sur<br />

lequel se retranche l’Innenleib (il s’agit alors de l’âme), mais cette communauté<br />

phénoménologique où les âmes ou les monades en viennent à s’articuler originellement<br />

– ce par quoi, d’ailleurs, l’Einfühlung est rendue possible, alors même que cette<br />

possibilité reste incompréhensible si l’on prend l’âme comme point de départ<br />

méthodologique. Et la question reste de comprendre l’articulation de cette multiplicité<br />

de monades au sein du transcendantal, cela même que Husserl pense comme<br />

« monadisation ». Il est assez caractéristique que Husserl pensera cette coexistence des<br />

monades comme coexistence au sein d’un monde omnicentré où les différents flux<br />

temporels constitutifs de chaque monade s’articulent en ce qui est encore un flux<br />

temporel qui garde la forme du présent vivant, cette conception n’étant qu’un écho à la<br />

cosmologie classique que l’on connaît depuis G. Bruno (Cf. ARC, premier chapitre)<br />

selon laquelle l’espace est une sphère infinie dont le centre est partout et la périphérie<br />

nul part. C’est là la « métaphysique du temps » que Husserl ne se résolut jamais à<br />

abandonner alors même qu’il était sur le point de penser autre chose, comme ne cesse de<br />

le répéter Richir. Il suffit de considérer que la communauté monadique, de par<br />

empiétements mutuels des différentes monades, ne peut constituer un infini<br />

mathématique, mais ne peut former qu’un apeiron dont l’invariant structurel, si l’on<br />

peut encore parler de la sorte, est ce que Richir pense comme « distorsion originaire »<br />

par laquelle s’articulent une multiplicité originaire de mondes. Les monades sont donc à<br />

considérer comme autant de facticités prises chaque fois dans leur Jemeinigkeit, à partir<br />

de leur fond commun, interfacticiel et originaire. C’est là, nous le verrons, le point de<br />

départ pour la refonte richirienne de la phénoménologie transcendantale par où doivent<br />

être repensées toutes les notions phénoménologiques plus classiques (subjectivité,<br />

intentionnalité, essence, etc.).<br />

294 <strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com

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