10.06.2014 Views

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

phénoménalisation qui est aussi à comprendre en sa teneur phénoménale), et que sa<br />

limitation à soi n’est jamais que provisoire, c’est-à-dire un moment inappréhendable de<br />

son oscillation qui n’est autre qu’une illusion transcendantale. « Cela signifie que le<br />

phénomène paraît du même coup comme prolifération in-finie du phénomène ou de<br />

phénomènes, comme coextensif de la cohésion sans concept [Cf. Merleau-Ponty] de ce<br />

que nous nommons, en le voyant ainsi s’ouvrir à nous, le champ phénoménologique, où<br />

chaque fois, tel phénomène paraît d’un seul coup dans son autarcie et sa dépendance à<br />

l’égard de tels autres phénomènes » (PTE, 23). Le phénomène, qui n’apparaît donc que<br />

d’ « être solidaire » d’autres phénomènes ne se phénoménalise donc que dans le bougé<br />

qui lui est constitutif : l’étoffe du phénomène, sa phénoménalité, est ce que Richir<br />

appelle le double mouvement de la phénoménalisation, qui est à comprendre comme un<br />

clignotement in-fini entre l’union et la dispersion, le rassemblement et la dissémination,<br />

la concentration et l’excentration, la fixation et la mobilité, l’enroulement et le<br />

déroulement.<br />

§ 3. De la topologie du champ phénoménologique-transcendantal : la problématique de<br />

la cosmologie philosophique.<br />

Dans le courant de sa deuxième Recherche phénoménologique, Richir en vient à<br />

comprendre le champ transcendantal dégagé comme périphérie infinie de l’infini<br />

(RP1,81). Mais cette interrogation fait en fait écho à une problématique inaugurale chez<br />

Richir : le problème de la cosmologie philosophique. Reprenons les différentes étapes<br />

de cette réflexion. Le premier texte qui aborde frontalement cette problématique date de<br />

1971 : Pour une cosmologie de l’Hourloupe. En écho à un ouvrage de Max Loreau 115 ,<br />

115 Max Loreau, Jean Dubuffet. Délits, déportement, lieux de haut jeu, Weber, 1971. C’est l’occasion de<br />

signaler combien ce dernier influença Richir dans sa jeunesse. Déjà et plus particulièrement sans doute<br />

par le cours qu’il donna à l’Université Libre de Bruxelles en 1967-68 consacré à l’Introduction de la<br />

Phénoménologie de l’Esprit de Hegel, cours que Richir mentionne régulièrement dans ses premiers écrits.<br />

Mais il faut aussi ajouter que c’est essentiellement l’œuvre poétique de Loreau qui marqua Richir. Le rien<br />

enroulé (1970), texte qui comme on l’a dit, constitue le premier acte de naissance de la pensée<br />

richirienne, est d’ailleurs dédié à Loreau ; ce sur quoi Richir s’explique dans une note fort instructive : “Je<br />

pense surtout à la poésie de Max LOREAU sans laquelle cet essai n’aurait peut-être jamais vu le jour. En<br />

ce sens, ce texte peut servir d’introduction à Cerceaux ‘sorcellent (Paris, éd. Galerie Jeanne Bucher,<br />

1967) et sans doute aussi à ses deux autres textes poétiques parus jusqu’ici : Guette vaguant Mouette<br />

(“Texture” n°1, avril 1968 : Son appartenance d’alors à l’Université de Bruxelles l’avait incité à se cacher<br />

derrière un pseudonyme. Sa démission récente de l’Université rend désormais superflu le déguisement) et<br />

Phos o phos Euphorie (“Phantomas” 78/82, décembre 1968)” (p. 24, note 26). Dans le texte que nous<br />

examinons ici, la caractérisation de l’ouvrage de Loreau est également fort parlante : “D’une certaine<br />

manière, pourtant, le livre de Loreau met fin aux genres littéraires, tant il les bouscule et les dénature, les<br />

316 <strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!