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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

plus loin : « Ainsi dégagée de ce que peut avoir d’obnubilant sa formulation historique<br />

concrète, la question initiale du jeune Husserl est de retrouver dans l’intériorité vivante<br />

de la subjectivité, dans l’immanence propre à la vie de la psyché, ce qui est à même de<br />

rendre clair, évident, le sens qui est censé sous-tendre les opérations de la pensée logicomathématique,<br />

et surtout soutenir en leur consistance propre, en leur transcendance, les<br />

objets logico-mathématiques que ces opérations « manipulent ». Bien plus, dans la<br />

mesure même où, pour Husserl, les opérations ne sont jamais que secondaires,<br />

auxiliaires, ou simplement « techniques », donc dans la mesure même où elles sont<br />

toujours secrètement guidées par le sens de la pensée et de ses objets, la question du<br />

fondement est, de manière primordiale, la question des rapports entre l’intériorité<br />

vivante de la subjectivité, donatrice de sens, et l’objectivité, externe par rapport à cette<br />

intériorité, et où se dépose le sens, du moins implicitement : ce qui est à même de rendre<br />

ce sens clair, évident, c'est la saisie de la donation de sens à sa racine, c’est-à-dire<br />

l’analyse de ce qui, dans la subjectivité immanente, est, par cette donation même,<br />

constitutif de l'objectivité logico-mathématique » (Ibid., 10-11).<br />

Précisons quelque peu tout ceci. Si, comme l’explique Richir de manière fort<br />

éclairante, la démarche initiale de Husserl consista pour l’essentiel à élucider le<br />

fondement vivant à la source du sens des idéalités dans la « logique pure » comme<br />

théorie générale de la connaissance, on aurait tort de croire que celle-ci se réduise à une<br />

simple démarche de fondation psychologique. Il faut se rappeler que si la Philosophie<br />

de l’arithmétique (1891) procède encore en un sens d’une telle démarche, les<br />

Recherches logiques s’ouvrent sur une critique serrée de toute forme de psychologisme<br />

- et, en moindre mesure, d’anthropologisme et d’historicisme : c’est là, on le sait, tout<br />

l’enjeu des Prolégomènes. La démarche psychologiste régnant en cette fin de XIXème<br />

siècle s’enquérait de trouver les lois logiques dans des faits psychiques (jugements,<br />

concepts, ...) par le biais de la psychologie considérée comme science solide du<br />

psychisme. On comprend la nécessité pour Husserl de dépasser le psychologisme :<br />

comme l’expliquera Richir, il s’agit d’échapper « à la factualité des faits logicomathématiques<br />

tels qu’ils sont donnés, hic et nunc, dans un sujet empirique lui-même<br />

donné» (CSP, 165) ; en effet, «l’explicitation que Husserl combat sous le nom de<br />

“psychologisme”, risque de tourner court aussitôt qu’elle est commencée, et ce parce<br />

qu’elle risque de se borner à une explication tautologique, où la déterminité des idéalités<br />

222 <strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com

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