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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

la sphère du propre], dont on ne sait jamais très clairement si elle joue le rôle d’un<br />

fondement épistémologique permettant de dériver l’expérience de l’Autre – auquel cas<br />

celui-ci sortirait du Même comme Ève de la côte d’Adam – ou le rôle d’un fondement<br />

de motivation, à élucider par l’analyse constitutive, dans la mesure où l’Autre y serait,<br />

précisément, toujours déjà inscrit, au moins en creux » (Ibid.) 102 . Et Richir de<br />

commenter : « Ce serait donc, encore une fois, l’intérêt, dominant chez Husserl, pour<br />

une théorie de la connaissance, et pour la phénoménologie transcendantale en tant que<br />

devant constituer une telle théorie comme science, qui aurait, dans la cinquième<br />

Méditation, obnubilé la véritable problématique phénoménologique : le solipsisme<br />

transcendantal, sur lequel on a tant glosé, serait plutôt méthodique (cartésien) ou<br />

épistémologique que lié aux ressources propres de la phénoménologie, même s’il ne<br />

peut faire de doute, à lire la masse de manuscrits publiés par I. Kern, que Husserl se soit<br />

d’une certaine manière laissé enfermer dans cette difficulté » (Ibid.)<br />

Mais on le devine, même si Husserl n’est sans doute jamais venu à bout de ces<br />

apories, on retrouve dans l’océan de manuscrits qu’il nous a légué de quoi penser autre<br />

chose. C’est du moins ainsi que l’entend Richir. Car il semblerait bien qu’en méditant<br />

sur le rapport phénoménologique à l’Autre, Husserl ait touché, latéralement au moins,<br />

ce que Richir cherche comme phénomène dans sa phénoménalité. C’est dire que par<br />

d’autres biais que la réflexion sur la synthèse passive, Husserl en vient également à<br />

remettre en question sa « métaphysique du temps ». Il suffira de se souvenir que pour<br />

Husserl, ce qui constitue la structure de détermination du phénomène par excellence, la<br />

subjectivité transcendantale, est la forme pure du temps muni de ses rétentions et<br />

protentions, dans sa temporalisation en présence corollaire de la conception logicoeidétique<br />

des essences. Il s’agit bien d’une structure, précise Richir, puisqu’elle « est<br />

uniforme et unilinéaire et se répète continûment et sans rupture dans un flux ou un<br />

courant (Strom) : c’est la structure du présent vivant en écoulement, qui déjà, est<br />

difficilement conciliable avec les phases temporelles de telle ou telle perception, mais<br />

qui se révèle tout à fait abstraite quand nous voyons Husserl induire à penser que le<br />

temps recommence, inlassable, dans le ressouvenir (Wiederinnerung), comme si nous<br />

102 Cf.également l’introduction de I. Kern à Husseriana XV, op. cit., en particulier pp. XVIII-XXI. Cf. en<br />

outre le commentaire (qui est aussi une critique) désormais classique de la Vè Méditation cartésienne par<br />

Paul Ricoeur, in A l’école de la phénoménologie, op. cit., pp. 197-225.<br />

<strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com 289

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