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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

Chapitre 1.<br />

Du phénomène et de la phénoménalisation.<br />

§ 1. Le jeu du simulacre ontologique dans la pensée moderne (Descartes et Heidegger)<br />

Comme nous l’avons déjà dit, le premier geste à accomplir en vue de l’accès au<br />

champ phénoménologique est de pratiquer une réduction phénoménologique radicale.<br />

Or une chose est claire depuis le premier tome des Recherches phénoménologiques au<br />

moins : cette réduction phénoménologique est à comprendre comme réduction du<br />

simulacre ontologique. Or le simulacre ontologique est une structure de pensée<br />

« difficile à déconstruire » (Cf. MP, 32), et si l’on peut envisager cette structure dans sa<br />

plus grande généralité, comme le tente Richir inauguralement dans ses deux premières<br />

Recherches phénoménologiques, il est sans doute préférable de commencer par un<br />

examen plus concret de la problématique, en envisageant le jeu du simulacre<br />

ontologique dans la pensée moderne, ainsi que le fera Richir lui-même dans sa troisième<br />

Méditations phénoménologiques. Il s’agit dès lors d’interroger tout d’abord Descartes,<br />

qui reste le véritable père de la modernité philosophique. Sur ce dernier, Richir ne s’est<br />

arrêté, en tant que tel, que peu souvent 109 . Mais il nous faut être extrêmement attentif à<br />

ses indications.<br />

Comme on le sait, le but que s’assigne Descartes est d’ « établir quelque chose de<br />

ferme et constant dans les sciences » 110 ; et comme le note Richir, le point de départ ou<br />

l’ « énigme » (MP, 78) de Descartes est en son principe proche de celle de Husserl,<br />

puisque dans un cas comme dans l’autre, tout ce qui paraît affecté de sensibilité se voit<br />

soupçonné d’irréalité : « Tout ce que j’ai reçu jusqu’à présent pour le plus vrai et assuré,<br />

je l’ai appris des sens, ou par les sens : or j’ai quelquefois éprouvé que ces sens étaient<br />

trompeurs, et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont<br />

une fois trompé » (MM, 27). C’est là ce qui met en jeu le doute dit « méthodique » par<br />

lequel Descartes sera amené, dans un premier temps, à considérer les mathématiques<br />

109 Essentiellement dans quelques pages particulièrement denses des Méditations phénoménologiques et<br />

dans son article : Doute hyperbolique et “machiavelisme” : l’institution du sujet moderne chez Descartes,<br />

1997 (nous citons désormais dans le corps du texte par le sigle DHM suivi du n° de page).<br />

110 Descartes, Méditations métaphysiques, P.U.F., coll. “+Quadrige”, 1992, p. 26. Nous citons désormais<br />

dans le corps du texte : MM, 26.<br />

300 <strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com

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