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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

toujours, en régime d’épochè, de faire comme si le fait ontique n’était pas là, pour<br />

laisser se manifester la chose elle-même, c’est-à-dire l’originaire, que Husserl interprète<br />

comme la genèse ou la condition de possibilité de l’intentionnalité en tant que structure<br />

sujet-objet. On le comprend donc, c’est en toute rigueur de terme que l’on peut parler de<br />

« phénoménologie transcendantale » et de « réduction phénoménologiquetranscendantale<br />

» ainsi que Husserl le fait. Il reste cependant encore un point à<br />

interroger. Richir s’en explique dans une importante page :<br />

« […] il reste à comprendre comment le phénomène en tant que tel peut constituer la<br />

condition de possibilité a priori, le principe transcendantal de la structure (a posteriori)<br />

sujet-objet : cela ne se peut que si l’on comprend le phénomène comme seul point de<br />

départ rigoureux de la réflexion, donc comme traversé d’une réflexivité interne – qui lui<br />

est strictement intrinsèque –, constitutive, d’une part, du pôle « sujet » et du pôle<br />

« objet », et d’autre part, du même coup, de la stricte autonomie transcendantale du<br />

phénomène en tant que tel, ou le phénomène, se réfléchissant comme pure apparence, se<br />

phénoménalise par lui-même comme illusion ou simulacre, c’est-à-dire aussi comme la<br />

condition de possibilité a priori de la simulation en quoi consiste, très profondément, la<br />

réduction phénoménologique. Que le phénomène soit traversé par une réflexivité interne,<br />

c’est-à-dire transcendantale, dont il est le principe, cela veut dire […] qu’il se<br />

phénoménalise a posteriori comme l’apparence ou l’illusion d’une apparence ou d’une<br />

illusion a priori – que nous désignons par illusion transcendantale pour la démarquer de<br />

toute emprise ontologique –, qui, elle, ne se phénoménalise jamais comme telle, c’est-àdire<br />

a priori, mais seulement après coup, a posteriori, comme ce dont l’apparence<br />

apparaît après coup comme l’apparence dans sa réflexion : de la sorte, l’apparence ne se<br />

phénoménalise en tant que telle que si elle s’apparaît comme l’apparence a posteriori<br />

d’une illusion a priori qui ne prend justement apparence qu’a posteriori, dans et par<br />

l’apparence a posteriori. » (RP I, 31-32)<br />

Ainsi, le phénomène semble n’avoir de statut que transcendantal ; c’est-à-dire<br />

qu’il se phénoménalise (prend apparence, en vient à apparaître, même si, nous allons le<br />

voir, cet apparaître ne se réduit pas à de l’apparition) comme l’a priori transcendantal ;<br />

ce dernier, nous l’avons vu, est une illusion transcendantale en tant qu’a priori retrojeté<br />

depuis l’a posteriori ; ou encore, dans le phénomène, se phénoménalise l’origine en tant<br />

qu’illusion transcendantale. La question que traite d’abord Richir dans son texte cité cidessus<br />

est en fait la suivante : si le phénomène se phénoménalise comme illusion<br />

transcendantale a priori, si donc, le champ phénoménal n’a de statut que d’être<br />

manifestation (ou phénoménalisation) du champ transcendantal, il faut dire que le<br />

<strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com 313

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