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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

qui est antéprédicative. Il en va donc dans la constitution de ces unités, d’une synthèse<br />

qui précède le découpage logico-eidétique : ce qui donnerait déjà à comprendre que les<br />

choses même à penser, les phénomènes, ne sont peut-être pas toujours des états-dechoses<br />

logico-eidétiques, relevant des concepts, mais parfois aussi d’un autre ordre plus<br />

« primitif » – même si ces unités phénoménologiques pourront toujours être reprises<br />

après coup par le découpage logique. Quel est donc le statut de ces « unités<br />

phénoménologiques » (de ces phénomènes) ainsi que des synthèses passives en<br />

lesquelles elles sont constituées ? C’est la question à laquelle Richir tente de répondre<br />

en s’appuyant sur les textes de Hua XI où Husserl aborde plus explicitement ces<br />

questions.<br />

Il nous faut d’abord comprendre que la prise en considération de ces unités<br />

phénoménologiques remet en question toute la conception husserlienne du temps telle<br />

que nous l’avons déjà présentée (la temporalisation en présence munie de ses rétentions<br />

et de ses protentions). Car c’est sur ce chemin que Husserl va rencontrer ce que Richir<br />

appelle « l’aporie du présent stratifié » (Ibid., p. 14). Que faut-il entendre par là ? Pour<br />

expliquer cela, Richir part d’une situation travaillée par Husserl lui-même, dans la<br />

Beilage XIII, afférente au § 27 du texte principal (APS, 387-389 ; tr. fr., 372-373).<br />

Husserl y décrit d’abord la « sphère du présent », c’est-à-dire ce « lieu » constitué d’une<br />

multiplicité d’impressions originaires possédant chacune leur queue rétentionnelle (et,<br />

Husserl n’en parle pas, mais Richir ajoute : leur queue protentionnelle). Cette situation<br />

est bien connue, et reprend presque les descriptions des Leçons sur le temps de 1905 ; à<br />

ceci près qu’ici, Husserl envisage la coexistence simultanée de plusieurs apparitions : et<br />

c’est de là, nous le verrons, que toute la problématique va surgir. Cette sphère du<br />

présent telle que l’envisage Husserl (le « présent stratifié » écrit Richir, où la métaphore<br />

de la strate désigne chaque apparition constitutive de la sphère du présent, composée<br />

chaque fois de son impression originaire et de ses queues rétentionnelle et<br />

protentionnelle) décrit, par exemple, un orchestre jouant un accord – chaque instrument<br />

jouant un et un seul son. Il y a donc dans ce présent une multiplicité de sons, mais un<br />

seul accord, c’est-à-dire, aucun changement. Richir note déjà à ce point (SPT, 14) que si<br />

les différentes apparitions jouent dans un présent, c’est qu’il s’y joue « une certaine<br />

“organisation” des multiplicités qui est déjà l’œuvre de la synthèse passive (ASP, 387)<br />

[tr.fr., 372] » (Ibid.). Autrement dit, pour reprendre notre exemple, si la multiplicité des<br />

<strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com 283

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