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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

phénomène se phénoménalise toujours en vertu de la structure propre au champ<br />

transcendantal. Il faut dire donc, que le phénomène se phénoménalise au lieu du<br />

simulacre (du comme si) par lequel, dans le champ que l’on dira désormais<br />

phénoménologique-transcendantal, sont présents, tout à la fois, le fait que l’on cherche à<br />

fonder transcendantalement et sa justification transcendantale, les deux s’imbriquant et<br />

se présupposant l’un l’autre dans une sorte de scintillement en vertu duquel, le regard<br />

(la pensée) ne peut se poser sur l’un ou l’autre pôle : le fait paraît toujours tout à la fois<br />

comme l’a priori de sa justification transcendantale dès lors a posteriori, alors même<br />

que cette dernière paraît toujours comme l’a priori transcendantal du fait alors compris<br />

comme l’a posteriori de ce même a priori.<br />

Comme le signale Richir, cette réflexivité interne du phénomène (le clignotement<br />

ou le scintillement entre les deux pôles de son apparition) est en fait, sans doute au<br />

niveau le plus primitif, le « moteur » de ce que dès ses premières publications, il tentait<br />

de penser comme « distorsion originaire » de l’apparence. En effet, cette dernière<br />

consiste très profondément en la fracture ou le hiatus infranchissable entre le<br />

phénomène a posteriori et l’illusion transcendantale a priori dont le phénomène<br />

apparaît toujours déjà comme la réflexion après coup. « Il s’agit bien de la distorsion<br />

originaire du phénomène dans la mesure même où ce hiatus irréductible signifie bien<br />

l’impossibilité de principe, pour le phénomène, de se clore sur soi, de se rendre adéquat<br />

à l’illusion transcendantale qu’il rétrojette après coup comme l’ayant toujours déjà<br />

précédé, donc dans la mesure où ce hiatus signifie qu’il y a irréductiblement, dans le<br />

phénomène lui-même, une part non-apparente qui tout à la fois conditionne sa<br />

réflexivité et en rend impossible l’accomplissement total – qui donc exhibe la<br />

phénoménalité tout en l’ancrant dans de la non phénoménalité, laquelle, jouant au<br />

dedans du phénomène comme sa différence interne, le renvoie au dehors, à tout autre<br />

phénomène possible, comme si cette non-phénoménalité interne ou intrinsèque se<br />

donnait comme pouvant être comblée, indéfiniment, par de la phénoménalité venant du<br />

dehors (selon le mouvement mis en évidence par Merleau-Ponty dans sa dernière<br />

œuvre » (RP I, 34). Reprenons ce mouvement qui est d’une importance capitale. L’a<br />

priori transcendantal comme condition de possibilité d’un fait, est toujours une illusion<br />

transcendantale a priori se phénoménalisant toujours a posteriori comme l’a priori de<br />

cet a posteriori ; mais le phénomène de l’illusion transcendantale se phénoménalisant a<br />

314 <strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com

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