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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

esquisse, d’une silhouette, d’une adombration ), mais un enchaînement temporel<br />

d’impressions ; « par suite, poursuit-il, la sensibilité opère la synthèse passive des<br />

impressions – ce qui implique très curieusement que la sensibilité soit en même temps<br />

active, comme le laisse entendre le concept même de syn-thèse » (Ibid.) ; et il ajoute :<br />

« telle est la problématique husserlienne de la synthèse passive dans laquelle nous<br />

n’entrerons pas ici » (Ibid.) – il faudra attendre presque vingt ans pour qu’il s’explique<br />

sur cette question, dans un texte prononcé en octobre 1988 et publié un an après :<br />

Synthèse passive et temporalisation/spatialisation, 1989 94 . Toujours est-il que nous<br />

avons dans le premier texte extrait de Au-delà du renversement copernicien, l’énoncé de<br />

la problématique quant à l’essentiel. Par « synthèse passive », il faut entendre une<br />

activité de l’esprit, en vertu de laquelle des choses diverses sont rassemblées les unes<br />

avec (syn-) les autres et posée (-thesis) comme unité ; il s’agit aussi de synthèse passive,<br />

car cette activité de l’esprit n’est pas directement consciente : Richir ira même jusqu’à<br />

dire qu’elle procède de l’inconscient. Et c’est bien ce qui se passe dans la constitution<br />

d’une chose spatiale ; les diverses impressions sensibles sont rassemblées et subsumées<br />

inconsciemment sous un concept : ce ne sont pas les différents profils de la table que je<br />

perçois, mais bien la table. Mais il faut préciser que cette définition générale de la<br />

synthèse passive ne correspond pas exactement à ce que Husserl entend lui-même par<br />

là. Les synthèses passives dont il sera question dans Hua XI, bien que répondant à la<br />

même caractérisation générale, sont d’un autre ordre. C’est la raison pour laquelle<br />

Richir, dans ses Méditations phénoménologiques, distinguera différents degrés dans les<br />

synthèses passives – et corrélativement, nous le verrons, différents degrés dans<br />

l’Inconscient.<br />

Qu’en est-il donc maintenant des synthèses passives dont traite Husserl dans Hua<br />

XI 95 ? Comme l’indique Richir (SPT, 9-10), cette problématique a été soulevée très tôt<br />

dans l’œuvre de Husserl. En fait dès la Philosophie de l’arithmétique 96 où il tente de<br />

comprendre ces unités phénoménologiques qu’il subsume sous l’exemple « allée<br />

d’arbres » ; car il y va, dans ces exemples que Husserl appelle alors des « multiplicités<br />

sensibles », de l’appréhension d’une unité phénoménologique qui n’est pas logique et<br />

94 Désormais cité dans le corps du texte par l’abréviation suivante : SPT suivi du n° de page.<br />

95 Il s’agit, nous le verrons, des synthèses passives de deuxième degré.<br />

96 On retrouvera cette même problématique dans les Recherches logiques – entre autre dans le §4 de la<br />

première Recherche.<br />

282 <strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com

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