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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

en 1984 dans un article publié dans la Revue philosophique de Louvain, et intitulé : « Le<br />

problème de la logique pure. De Husserl à une nouvelle position phénoménologique » 27 .<br />

C’est cette question de la logique qu’il nous faut examiner à présent.<br />

On sait donc que le projet de Husserl formulé dans les Prolégomènes (premier tome<br />

des Recherches logiques) est celui de réaliser une « logique pure » ayant pour tâche<br />

« d’assurer et d’élucider les concepts et les lois qui confèrent à toute connaissance<br />

signification objective et unité théorique » 28 ; on sait aussi que cette logique, qu’il faut<br />

entendre comme une théorie générale de la connaissance, est supposée être accomplie,<br />

selon Husserl, par une description pure (ou une phénoménologie pure) des vécus de la<br />

pensée et de la connaissance. Nous avons déjà vu en quoi, pour Richir, ce projet en luimême<br />

est pris dans une irréductible circularité. Mais Richir ne s’arrête pas là, et tente<br />

donc de considérer la tentative de Husserl pour elle-même. Et celle-ci est assez<br />

caractéristique. Dès l’Introduction de 1901 aux Recherches logiques, Husserl remarque<br />

que «les objets vers lesquels s’orientent les recherches de la logique pure sont donnés<br />

tout d’abord sous le revêtement grammatical». De cette simple remarque naîtront toutes<br />

les premières investigations de Husserl : il s’agit pour Husserl de comprendre que la<br />

« description pure » des vécus s’exprime inexorablement dans un langage de<br />

connaissance, et qu’il s’agit bien, avant toute chose, de dégager un langage apte à<br />

effectuer une telle description dans sa pureté ; il s’agit donc de dégager du langage<br />

commun les expressions ayant véritablement une valeur cognitive. C’est pourquoi<br />

Husserl commencera son analyse phénoménologique, en guise de recherches<br />

préliminaires, par une analyse des phénomènes de langage. Et c’est cette analyse que<br />

Richir scrute ici, dans son examen de la logique chez Husserl. Quelle est donc l’essence<br />

du langage selon Husserl, demande Richir ? La réponse exigera une analyse fine et<br />

détaillée de bien des passages des Recherches logiques, mais aussi, de certains textes<br />

des Ideen I. C’est cette analyse que nous présenterons dans la suite de ce paragraphe,<br />

éludant tant que possible son caractère souvent technique, nous bornant à rappeler les<br />

distinctions fondamentales du texte husserlien, au reste fort bien connues.<br />

27 Dans la lignée de cet article, on trouvera encore un texte de 1987 paru dans les Etudes<br />

phénoménologiques, intitulé : « Phénoménologie, métaphysique et poïétique », et le sixième chapitre de<br />

La crise du sens et la phénoménologie (1990) offrira une belle synthèse de la question.<br />

28 Husserl, Logische Untersuchungen, Niemeyer, Tübingen, 2. Auflage, 1913 ; tr. Fr. par H. Elie, L.<br />

Kelkel et R. Schérer, P.U.F., coll. « Epiméthée, Paris, 1959-1963. Nous citons par LU suivi de<br />

l’indication de tome, de volume puis de la pagination allemande : LU, II, I, 3.<br />

<strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com 225

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