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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

elle-même sans aucun concept déterminé, n’est rien d’autre que l’accord lui-même entre<br />

la forme (et la non-forme dans le cas du sublime) de l’objet de l’intuition, telle qu’elle<br />

est appréhendée par l’imagination, et la forme pure de l’unité, qui est la forme du<br />

concept en général (laquelle se trouve explicitement du côté des idées de la Raison,<br />

c’est-à-dire du sens symbolique, dans le cas du sublime) : cet accord donne une<br />

connaissance pure et simple, puisqu’il unifie sans concept déterminé, à savoir institué<br />

(donné a priori ou empiriquement), l’imagination et l’entendement (la Raison dans le<br />

cas du sublime). Dès lors, en ce sens, le jugement esthétique réfléchissant est la<br />

condition subjective, singulière ou phénoménologique de la connaissance en général »<br />

(CSP, 97). Autrement dit, si Richir pense trouver ici ce qu’il entend lui-même comme<br />

pensée du phénomène et de la phénoménalisation, c’est que dans le jugement esthétique<br />

réfléchissant, la chose à penser n’y est envisagée que dans sa pure possibilité de<br />

conceptualisation, c’est-à-dire sans concept déterminé donné d’avance qui<br />

prédéterminerait la quiddité de ce qu’il y a à penser– c’est d’ailleurs ce qui distinguera<br />

le jugement esthétique du jugement téléologique, procédant toujours d’un concept de la<br />

chose.<br />

C’est ainsi que Richir scrutera l’Analytique du beau et l’Analytique du sublime<br />

pour tenter de comprendre la « structure » de tels jugements, qui, on le comprendra, ne<br />

sont plus des jugements au sens logique du terme. Et même si force est de constater que<br />

la pensée kantienne demeure historiquement marquée, et donc qu’elle n’est pas<br />

réappropriable en tant que telle, ce qu’elle donne à penser reste des plus important. On<br />

peut tout d’abord comprendre, à la lecture de Kant, que penser le phénomène dans sa<br />

phénoménalisation équivaut à la mise en action d’une activité judicative esthétique<br />

réfléchissante, en vertu de laquelle le phénomène est réfléchi comme tel, sans concept<br />

déjà disponible ou a priori en sa phénoménalisation (cf. PTE, 20). Mais on comprend<br />

aussi que comme Kant l’a montré, cette réflexion esthétique, c’est-à-dire la pensée du<br />

phénomène et de la phénoménalisation, « requiert la mise en œuvre d’un schématisme<br />

libre et productif où l’imagination dans sa liberté, comme pouvoir de constituer et de<br />

rassembler des intuitions, se trouve subsumée par l’entendement dans sa légalité,<br />

comme pouvoir de l’unité de ce qui est compris dans le phénomène » (PTE, 20) Cet<br />

étrange schématisme sans concepts (déterminés), n’est autre que ce que Richir tentera<br />

de penser comme schématisme transcendantal de la phénoménalisation « où pensée<br />

212 <strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com

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