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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

peut avoir lieu, dans l’élaboration symbolique de la langue philosophique, qu’au fil de<br />

ce que Henri Maldiney a fort bien nommé un logos harmonique. Mais filtré par<br />

l’identité et la non-contradiction, ce logos, s’il est toujours, comme dans le Parménide<br />

de Platon, un véritable scandale pour la logique […] [il] n’en est pas moins un logos qui<br />

“manipule” des “abstracta”, des sortes d’êtres de langue de second degré, Un, être, nonêtre,<br />

autre, semblable, dissemblable, etc., par rapport aux êtres de langue mis en jeu par<br />

les aperceptions de langue, et censés élucider toutes les relations possibles de ces<br />

dernières. Le contact avec le langage et avec ses concrétudes paraît bien, en tout cas,<br />

avoir été perdu [nos italiques] » (EP, 59) 123 . Mais il n’est sans doute pas tout à fait<br />

perdu, et Richir scrutera au long de son œuvre les « monuments » de l’institution de la<br />

philosophie pour y déceler les traces du langage. Signalons par exemple que l’une des<br />

thèses défendue dans L’expérience du penser consiste à lire le Parménide de Platon en<br />

considérant que le langage phénoménologique s’est condensé d’un seul coup dans l’Un<br />

– l’Un étant donc aperception de langage – et dispersé dans l’être.<br />

§ 3. De l’architectonique des pensées en concrétion<br />

Dans le texte liminaire à L’expérience du penser, on peut lire le texte suivant :<br />

« Après la mise au point ultime, durant l’été 1992, de nos Méditations<br />

phénoménologiques, nous avons entrepris de comprendre de plus près la pensée<br />

mythologique comme pensée à part entière, qui s’articule dans un autre “système”<br />

symbolique que le nôtre, dans une autre institution symbolique de la langue que la<br />

nôtre. C’est que, suite aux Vème et VIème Méditations, s’ouvrait à nous une double<br />

possibilité. D’abord, celle d’une explication phénoménologique de l’institution<br />

symbolique (de la “culture”), et en particulier de l’institution symbolique de la langue,<br />

par exemple de la langue philosophique et de la langue mythologique. Ensuite et<br />

corrélativement, celle de poser rigoureusement, dans les termes d’une architectonique<br />

générale, sans aucune implication métaphysique, les problèmes et questions. Cela nous<br />

fit ouvrir deux fronts pour nos travaux : l’étude de la mythologie, tout d’abord à partir<br />

de et à travers la dernière philosophie de Schelling, et la relecture, à nouveaux frais, des<br />

“manuscrits de recherche” (aujourd’hui publiés dans les Husserliana) de Husserl, où la<br />

123 Le livre de Maldiney auquel fait référence Richir est le suivant : Aîtres de la langue et demeures de la<br />

pensée, L’Age d’Homme, Lausanne, 1975. Notons qu’il s’agit là d’un ouvrage auquel Richir se réfère<br />

régulièrement depuis La crise du sens et la phénoménologie.<br />

<strong>33</strong>2 <strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com

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