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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

spatial du temps (Cf. toute la première partie de Temps/espace, proto-temps/protoespace).<br />

Mais revenons à la question initialement posée, qui devient dans ce cadre celle<br />

du rapport entre le Dit comme chemin dont le frayage a lieu à même la contrée (dans et<br />

par le jeu spatio-temporel des quatre), et la parole comme chemin vers le Dit. La<br />

question devient encore un peu plus intraitable lorsque Heidegger ajoute que la mise-enchemin<br />

de la parole est aussi silencieuse et calme que le temps dans sa temporalisation<br />

et l’espace dans sa spatialisation (Cf. UP, 215 ; AP, 201-202), et ce, dans la stricte<br />

mesure où le Dit, dans la mise en mouvement des quatre-de-monde, « se tient en soi<br />

même » et « résonne le calme » (Cf. ibid.). Il faut donc dire que si dans le Dit, c’est-àdire<br />

aussi dans le chemin de la parole vers le Dit, « l’Ereignis parle », c’est dans la<br />

mesure où il s’agit d’une parole de silence, ou plutôt d’une parole qui n’est que de<br />

retourner dans le silence – et l’on sait que Heidegger verra dans la poésie le lieu par<br />

excellence du déploiement de cette parole. Mais à ce point de la réflexion, on est en<br />

droit de se demander en quoi il y a encore une structure unitaire à ce qui est malgré tout<br />

un mouvement de manifestation où sont supposés s’articuler être et penser, être et<br />

temps. La réponse de Heidegger est simple : s’il s’agit bien d’une structure unitaire,<br />

c’est que ce mouvement est celui d’un Ereignis, et que donc il doit y avoir donation.<br />

Mais Heidegger pose plus l’Ereignis qu’il ne le justifie. C’est d’ailleurs par là que<br />

Richir critiquera Heidegger : « Ici, les questions se pressent en foule. Tout d’abord<br />

quant à l’Ereignis. Si nous envisageons que la chose n’advient au monde comme<br />

Quadriparti que dans l’Ereignis, que la parole n’accède à la parole comme parole de<br />

monde que dans l’Ereignis, qu’il n’y a temps et être, et même temps et espace que dans<br />

l’Ereignis, tout comme être et penser, donc être et homme, nous nous apercevons que<br />

l’Ereignis est un peu, chez Heidegger, le “Sésame ouvre-toi” de toute articulation, ou<br />

tout au moins, de manière moins ironique, la pointe ultime de sa pensée, qui seule lui<br />

permet de garder et d’accéder à la cohérence d’un ensemble où tout, précisément,<br />

résonne dans tout, même si c’est en abîme » (Ereignis, temps et phénomènes, p. 24).<br />

Il semblerait bien que nous soyons ici devant un point-limite au-delà duquel il<br />

n’est pas possible de remonter. Or il est un lieu du penser heideggerien qui permet selon<br />

Richir, d’aller encore plus loin ; c’est celui où, dans la conférence Zeit und Sein 74 , il en<br />

74 Zeit und Sein, in Zur Sache des Denkens, Niemeyer, 1969, pp. 1-25.<br />

<strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com 261

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