10.06.2014 Views

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

Descargar número completo (3,33 MB) - Eikasia

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

l’on tient à ce mot que Merleau-Ponty ne s’empêche pas d’écrire (Cf. SPV, 140); mais il<br />

faut le comprendre comme « chair », c’est-à-dire comme « lieu » où les choses et les<br />

hommes en viennent à se confondre, et sont, les uns par rapport aux autres tout comme<br />

par rapport à eux-mêmes, entrelacés, mais sans jamais arriver à la pure coïncidence (de<br />

soi à soi comme de soi à l’autre) : dans une « structure » d’ « entrelacs » et de<br />

« chiasme », selon la méditation du chapitre dernier de l’ouvrage.<br />

On comprend a posteriori combien, de Richir par rapport à Merleau-Ponty, la<br />

dette est grande. On peut même dire qu’il appartient au phénoménologue français<br />

d’avoir formulé le projet même de la phénoménologie tel que Richir a tenté et tente de<br />

le déployer : il s’agit de penser la chair, qui, comme l’écrit d’ailleurs Merleau-Ponty, est<br />

« la dernière notion pensable par elle-même ». Il s’agit donc de déconstruire toutes ces<br />

structures de pensée qui font obstacle à l’ouverture de l’homme à son être-au-monde, à<br />

la chair de son ek-sistence – à sa facticité, écrira aussi Richir à la suite de Heidegger,<br />

mais aussi, nous le verrons, à la suite de Merleau-Ponty. Et l’on sait que c’est<br />

précisément ce à quoi s’est employé Richir depuis Le rien enroulé (1970) : déconstruire<br />

ce qu’il appelle d’abord, avec Merleau-Ponty, la « diplopie ontologique » propre à la<br />

philosophie moderne, puis le « simulacre ontologique », pour accéder à ce « fond<br />

commun », le « champ phénoménologique-transcendantal », ou encore, l’ « inconscient<br />

phénoménologique », et en décrire la structuration (dès les Recherches<br />

phénoménologiques : le « schématisme transcendantal de la phénoménalisation »).<br />

Mais ce champ ainsi dégagé n’était pas sans amener toute une série des questions à sa<br />

suite. Des questions posées par Merleau-Ponty lui-même, ou encore des questions qui se<br />

posent par sa lecture. Toujours est-il que l’ensemble du texte, dans sa grande<br />

problématicité, donne et aide à penser. Mais comme le Visible et l’invisible reste un<br />

texte inachevé, penser avec le dernier Merleau-Ponty est toujours penser au-delà de lui,<br />

inexorablement. En ce sens, les longues méditations de Richir sur la dernière pensée<br />

merleau-pontienne se situent également au-delà de ce que Merleau-Ponty aurait eu le<br />

temps de penser lui-même. C’est pourquoi nous resterons concis dans ce qui suit et qui<br />

tente de situer les différentes lectures richiriennes sur des questions soulevées par<br />

Merleau-Ponty. Nous examinerons seulement les différents lieux de la pensée merleaupontienne<br />

où Richir trouve matière à méditer, et nous signalerons aussi l’orientation ou<br />

<strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com 271

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!