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Carlson, Sacha: «L’essence du phénomène»<br />

l’espace coextensif de l’au-delà du renversement copernicien, c’est-à-dire aussi, de la<br />

chair au sens de Merleau-Ponty : « alors qu’il n’y avait, dans le cosmos classique, que<br />

du centre, omniprésent et situé partout, il n’y a, dans le cosmos nouveau qui émerge<br />

dans la phénoménologie comme constellation d’apparences, que de la périphérie<br />

“située” partout, ou plutôt, s’épanchant partout, constituant, par son épanchement ou<br />

par son charriage universel de soi avec soi, “l’élément de l’être” qui tient ensemble<br />

dans un “ordre” (cosmos), “l’ordre” de la distorsion universelle et des rapports qu’elle<br />

engendre, tous ces lambeaux de chair que sont les apparences » (ARC, 84, italiques de<br />

Richir).<br />

La question est donc : comment un tel cosmos est-il praticable pour nous les<br />

hommes ? C’est-à-dire, comment est-il figurable, comment est-il visible, comment est-il<br />

pensable ? Dans l’article Pour une cosmologie de l’Hourloupe, Richir ébauche déjà une<br />

réponse. « La vision qu’on peut prendre d’une telle périphérie n’a pas lieu à distance<br />

[…], puisque l’œil lui aussi est situé dans cette périphérie même et que le voyant est, de<br />

ce fait, situé sur elle. Sa visibilité n’est donc qu’un écart qu’elle engendre d’elle-même ;<br />

autrement dit, la vision s’effectue en elle, dans la chair même de son tissu. Le voyant est<br />

“projeté” en elle en même temps qu’elle est “introjetée” par lui. Et la profondeur qui<br />

s’ouvre en elle est la visibilité qu’elle suscite au sein d’elle-même, l’écart qu’elle<br />

engendre en sa chair pour un regard incarné, c’est-à-dire susceptible de se renverser de<br />

voyant en visible et d’être vu à son tour dans l’infinité de cette même houle<br />

périphérique » (Ibid. 234-235). Il n’en point besoin se souligner la trace de Merleau-<br />

Ponty dans ces quelques phrases. Et l’on remarque fort bien qu’il s’agit là de premières<br />

amorces de ce qui sera repris par la suite, et, entre autre, lorsqu’il sera question du<br />

schématisme, et plus particulièrement de la différence entre le schème et son opération.<br />

Cela peut au moins nous faire comprendre combien la phénoménologie transcendantale<br />

déployée dans les Recherches phénoménologiques doit encore à Merleau-Ponty.<br />

Une question se pose maintenant, après avoir survolé ces réflexions inaugurales<br />

de Richir. Quel est le statut de ce cosmos que Richir subsume sous la formule de la<br />

« sphère infinie dont la circonférence est partout et le centre nulle part » ? Nous l’avons<br />

mentionné, Richir comprend ce « cosmos » comme « espace phénoménologique » ou<br />

comme monde comme phénomène-de-monde ; c’est-à-dire donc, qu’il ne s’agit pas<br />

<strong>Eikasia</strong>. Revista de Filosofía, año VI, 34 (septiembre 2010). http://www.revistadefilosofia.com 321

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