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COMPARAISON DES ANIMAUX ET DES VËG-ÉTAUX. 9<br />

snltats de ces mêmes sensations n'en sont pas moins certains par rapport à nous.<br />

Cet ordre d'idées, cette suite de pensées qui existent au-dedans de nous-mêmes,<br />

quoique fort différents des objets qui les causent, ne laissent pas que d'être l'affee*<br />

tion la plus réelle de notre individu, et de nous donner des relations avec les ob­<br />

jets extérieurs, que nous pouvons regarder comme des rapports réels, puisqu'ils<br />

sont invariables et toujours les mêmes relativement à nous. Ainsi nous ne devons<br />

pas douter que les différences ou les ressemblances que nous apercevons entre les<br />

objets ne soient des différences et des ressemblances certaines et réelles dans l'or­<br />

dre de notre existence par rapport à ces mêmes objets : nous pouvons donc légiti­<br />

mement nous donner le premier rang dans la nature ; nous devons ensuite donner<br />

la seconde place aux animaux, la troisième aux végétaux, et enfin la dernière aux<br />

minéraux : car quoique nous ne distinguions pas bien nettement les qualités que<br />

nous avons en vertu de notre animalité de celles que nous avons en vertu de la<br />

spiritualité de notre âme, nous ne pouvons guère douter que les animaux étant<br />

doués, comme nous, des mêmes sens, possédant les mêmes principes de vie et de<br />

mouvement, et faisant une infinité d'actions semblables aux nôtres, ils n'aient avec<br />

les objets extérieurs des rapports du même ordre que les nôtres, et par conséquent<br />

nous ne leur ressemblions réellement à bien des égards. Nous différons beaucoup<br />

des végétaux ; cependant nous leur ressemblons plu^ qu'ils ne ressemblent aux<br />

minéraux, et cela parce qu'ils ont une espèce de forme vivante, une organisation<br />

animée, semblable en quelque façon à la nôtre, au lieu que les minéraux n'ont au­<br />

cun organe.<br />

Pour faire donc l'histoire de l'animal, il faut d'abord reconnaître avec exactitude<br />

Tordre général des rapports qui lui sont propres, et distinguer ensuite les rapports<br />

qui lui sont communs avec les végétaux et les minéraux. L'animal n'a de commun<br />

avec le minéral que les qualités de la matière prise généralement : sa substance a<br />

les mêmes propriétés virtuelles; elle est étendue, pesante, impénétrable, comme<br />

tout le reste de la matière ; mais son économie est toute différente. Le minéral<br />

n'est qu'une matière brute, inactive, insensible, n'agissant que par la contrainte<br />

des lois de la mécanique, n'obéissant qu'à la force généralement répandue dans<br />

l'univers, sans organisation, sans puissance, dénuée de toutes facultés, même de<br />

celle de se reproduire : substance informe, faite pour être foulée aux pieds par les<br />

hommes et les animaux, laquelle, malgré le nom de métal précieux, n'en est pas<br />

moins méprisée par le sage, et ne peut avoir qu'une valeur arbitraire, toujours su­<br />

bordonnée à la volonté et dépendante de la convention des hommes. L'animal réu­<br />

nit toutes les puissances de la nature; les forces qui l'animent lui sont propres et<br />

particulières; il veut, il agit, il se détermine, il opère, il communique par ses sens<br />

avec les objets les plus éloignés ; son individu est un centre où tout se rapporte, un<br />

point où l'univers entier se réfléchit, un monde en raccourci : voilà les rapports<br />

qui lui sont propres ; ceux qui lui sont communs avec les végétaux sont les facul­<br />

tés de croître, de se développer, de se reproduire et de se multiplier.<br />

La différence la plus apparente entre les animaux et les végétaux paraît être cette

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