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40 ANIMAUX.<br />

ce qui n'empêche pas que nous ne devions la juger comme la plus composée, parce<br />

que nous ne la jugeons pas en elle-même, mais seulement par rapport a nos idées<br />

et suivant les connaissances que nos sens et nos réflexions peuvent nous en<br />

donner.<br />

Au reste il est aisé de voir que ce sentiment particulier des aristotéliciens, qui<br />

prétendaient que les femelles n'avaient aucune liqueur prolifique, ne peut pas<br />

subsister, si l'on fait attention aux ressemblances des enfants à la mère, des mu­<br />

lets à la femelle qui les produit des métis et des mulâtres qui tous prennent au­<br />

tant et souvent plus de la mère que du père; si d'ailleurs on pense que les organes<br />

de la génération des femelles sont, comme ceux des mâles, conformés de façon à<br />

préparer et à recevoir la liqueur séminale, on se persuadera facilement que cette<br />

liqueur doit exister, soit qu'elle réside dans les vaisseaux spermatiqùes, ou dans<br />

les testicules, ou dans les cornes de la matrice, ou que ce soit cette liqueur qui,<br />

lorsqu'on la provoque, sort par les lacunes de Graaf, tant aux environs du col de<br />

la matrice qu'aux environs de l'orifice externe de l'urètre.<br />

Mais il est bon de développer ici plus en détail les idées d'Aristote au sujet de la<br />

génération des animaux, parce que ce grand philosophe est celui de tous les an­<br />

ciens qui a le plus écrit sur cette matière et qui l'a traitée le plus généralement. Il<br />

distingue les animaux en trois espèces : les uns qui ont du sang, et qui, à l'excep­<br />

tion, dit-il, de quelques-uns, se multiplient tous par la copulation ; les autres qui<br />

n'ont point de sang, qui étant mâles et femelles en même temps produisent d'eux-<br />

mêmes et sans copulation ; et enfin ceux qui viennent de pourriture, qui ne doi­<br />

vent pas leur origine à des parents de même espèce qu'eux. A mesure que j'expo­<br />

serai ce que dit Aristote, je prendrai la liberté de faire les remarques nécessaires,<br />

et la première sera qu'on ne doit point admettre cette division : car, quoiqu'en effet<br />

toutes les espèces d'animaux qui ont du sang soient composées de mâles et de<br />

femelles, il n'est peut-être pas également vrai que les animaux qui n'ont point de<br />

sang soient pour la plupart en même temps mâles et femelles : car nous ne con­<br />

naissons guère que le limaçon sur la terre, et les vers, qui soient dans ce cas, et<br />

qui soient en effet mâles et femelles, et nous ne pouvons pas assurer que tous les<br />

coquillages aient les deux sexes à la fois, aussi bien que tous les autres animaux<br />

qui n'ont point de sang ; c'est ce que l'on verra dans l'histoire particulière de ces<br />

animaux : et à l'égard de ceux qu'il dit provenir de la pourriture, comme il n'en<br />

fait pas l'énumération, il y aurait bien des exceptions à faire ; car la plupart des<br />

espèces que les anciens croyaient engendrées par la pourriture viennent ou d'un<br />

œuf, ou d'un ver, comme les observateurs modernes s'en sont assurés.<br />

Il fait ensuite une seconde division des animaux : savoir, ceux qui ont la faculté<br />

de se mouvoir progressivement, comme de marcher, de voler, de nager, et ceux<br />

qui ne peuvent se mouvoir progressivement. Tous ces animaux qui se meuvent et<br />

qui ont du sang, ont des sexes : mais ceux qui, comme les huîtres, sont adhé­<br />

rents, ou qui ne se meuvent presque pas, n'ont point de sexe, et sont, à cet égard,<br />

comme les plantes; ce n'est, dit-il, que parla grandeur ou par quelque autre dif-

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