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DES SENS EN GÉNÉRAL. S79<br />

Toute la différence qui Se trouve dans nos sensations né vient donc que du nom­<br />

bre plus ou moins grand et de la position plus ou moins extérieure des nerfs : ce<br />

qui fait que les uns de ces sens peuvent être affectés par de petites particules de<br />

matière qui émanent des corps, comme l'œil, l'oreille et l'odorat ; les autres, par<br />

des parties plus grosses, qui se détachent des corps au moyen du contact, comme<br />

le goût; et les autres, par les corps ou même par les émanations des corps, lors­<br />

qu'elles sont assez réunies et assez abondantes pour former une espèce de masse<br />

solide, comme le toucher, qui nous donne des sensations de la solidité, de la flui­<br />

dité et de la chaleur des corps.<br />

Un fluide diffère d'un solide, parce qu'il n'a aucune partie assez grosse pour que<br />

nous puissions la saisir et la toucher par différents côtés à la fois ; c'est ce qui<br />

fait aussi que les fluides sont liquides : les particules qui les composent ne peuvent<br />

être touchées par les particules voisines que dans un point ou un si petit nombre<br />

de points, qu'aucune partie ne peut avoir d'adhérence avec une autre partie. Les<br />

corps solides réduits en poudre, même impalpable, ne perdent pas absolument<br />

leur solidité, parce que les parties, se touchant par plusieurs côtés, conservent de<br />

l'adhérence entre elles : et c'est ce qui fait qu'on en peut faire des masses et les<br />

serrer pour en palper une grande quantité à la fois.<br />

Le sens du toucher est répandu dans le corps entier; mais il s'exerce différem­<br />

ment dans les différentes parties. Le sentiment qui résulte du toucher ne peut être<br />

excité que par le contact et l'application immédiate de la superficie de quelque<br />

corps étranger sur celle de notre propre corps. Qu'on applique contre la poitrine<br />

ou sur les épaules d'un homme un corps étranger, il le sentira, c'est-à-dire il<br />

saura qu'il y a un corps étranger qui le touche ; mais il n'aura aucune idée de la<br />

forme-de ce corps, parce que la poitrine ou les épaules ne touchant le corps que<br />

dans un seul plan, il ne pourra en résulter aucune connaissance de la figure de ce<br />

corps. Il en est de même de toutes les autres parties du corps qui ne peuvent pas<br />

s'ajuster sur la surface des corps étrangers, et se plier pour embrasser à la fois<br />

plusieurs parties de leur superficie; ces parties de notre corps ne peuvent donc<br />

nous donner aucune idée juste de leur forme : mais celles qui, comme la main,<br />

sont divisées en plusieurs petites parties flexibles et mobiles, et qui peuvent par<br />

conséquent s'appliquer en même temps sur les différents plans de la superficie<br />

des corps, sont celles qui nous donnent en effet les idées de leur forme et de leur<br />

grandeur.<br />

Ce n'est donc pas uniquement parce qu'il y a une plus grande quantité de houppes<br />

nerveuses à l'extrémité des doigts que dans les autres parties du corps, ce n'est<br />

pas, comme on le prétend vulgairement, parce que la main a le sentiment plus<br />

délicat, qu'elle est en effet le principal organe du toucher; on pourrait dire au 1<br />

contraire qu'il y a des parties plus sensibles et dont le toucher est plus délicat, ;<br />

comme les yeux, la langue, etc. : mais c'est uniquement parce que la main est<br />

divisée en plusieurs parties toutes mobiles, toutes flexibles, toutes agissantes en<br />

même temps et obéissantes à la volonté, qu'elle est le seul organe qui nous donna

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