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480 DE L'HOMME.<br />

chez ces peuples pour en être certain : mais il m'a assuré en même temps-qua<br />

toutes les femmes qu'il avait vues avaient deux protubérances charnues qui sor­<br />

taient d'entre les grandes lèvres, au-des:us du clitoris, et tombaient d'environ<br />

deux ou trois travers de doigt ; qu'au premier coup d'œil ces deux excroissances<br />

ne. paraissent point séparées. Il m'a dit aussi que quelquefois ces femmes s'entou­<br />

raient le ventre de quelque membrane d'animal, et que c'est ce qui aura pu donner<br />

lieu à l'histoire du tablier, il est fort difficile de faire cette vérification ; elles sont<br />

naturellement très-modestes : il faut les enivrer pour en venir à bout. Ce peuple<br />

n'est pas si excessivement laid que la plupart des voyageurs veulent le faire<br />

accroire : j'ai trouvé qu'il avait les traits plus approchants des Européens que les<br />

Nègres d'Afrique. Tous les Hottentots que j'ai vus étaient d'une taiile très-médiocre;<br />

ils sont peu courageux, aiment avec excès les liqueury fortes, et paraissent fort<br />

flegmatiques. Un Hottentot et sa femme passaient dans la rue l'un auprès de<br />

l'autre, et causaient sans paraître émus ; tout d'un coup je vis le mari donner à sa<br />

femme un soufflet si fort, qu'il l'étendit par terre: il parut d'un aussi grand sang-<br />

froid après cette action qu'auparavant ; il continua sa route sans faire seulement<br />

attention à sa femme, qui, revenue un instant après de son étourdissement, hâta<br />

le pas pour rejoindre son mari. »<br />

Par une lettre que M. de Querhoent m'a écrite le 15 février 1775, il ajoute :<br />

« J'eusse désiré vérifier par moi-même si le tablier des Hottentotes existe : mais<br />

c'est une chose très-difficile, premièrement par la répugnance qu'elles ont de se<br />

laisser voir à des étrangers, et en second lieu par la grande distance qu'il y a<br />

entre leurs habitations et la ville du Cap, dont les Holtcntots s'éloignent même<br />

déplus en plus. Tout ce que je puis vous dire à ce sujet, c'est que les Hollandais<br />

du Cap qui m'en ont parlé croient le contraire ; et M. Bergh, homme instruit, m'a<br />

assuré qu'il avait eu la curiosité de le vérifier par lui-même. »<br />

Ce témoignage de M. Bergh et celui de M." Gordon me paraissent suffire pour<br />

faire tomber ce prétendu tablier, qui m'a toujours paru contre tout ordre de la<br />

nature. Le fait, quoique affirmé par plusieurs voyageurs, n'a peut-être d'autre<br />

fondement que le ventre pendant de quelques femmes malades ou mal soignées<br />

après leurs couches. Mais à l'égard des protubérances entre les lèvres, lesquelles<br />

proviennent du trop grand accroissement des nymphes ; c'est un défaut connu et<br />

commun au plus grand nombre de femmes africaines. Ainsi l'on doit ajouter foi à<br />

ce que M. de Querhoent en dit ici d'après M. Gordon, d'autant qu'on peut joindre<br />

à leurs témoignages celui du capitaine Cook. Les Hottentotes, dit-il, n'ont pas<br />

ce tablier de chair dont on a souvent parlé. Un médecin du Cap, qui a guéri plu­<br />

sieurs de ces femmes de maladies vénériennes, assure qu'il a seulement vu deux<br />

appendices de chair ou plutôt de peau, tenant à la partie supérieure des lèvres, et<br />

qui ressemblaient en quelque sorte aux tettes d'une vache, excepté qu'elles étaient<br />

plates. Il ajoute qu'elles pendaient devant les parties naturelles, et qu'elles étaient<br />

de différentes longueurs dans différentes femmes ; que quelques-unes n'en avaient<br />

que d'un demi-pouce, et d'autres de trois à quatre pouces de long.

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