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RÉFLEXIONS SUR LES EXPÉRIENCES PRÉCÉDENTES. 131<br />

nication du mâle; et lorsque l'œuf ou matrice n'est pas imprégné dans sa primeur,<br />

et que la semence de la femelle, contenue dans la cicatricule de cet œuf naissant,<br />

n'est pas fécondée, c'est-à-dire pénétrée de la semence du mâle, alors cette ma­<br />

trice, quoique parfaitement formée à tous autres égards, perd sa fonction princi­<br />

pale, qui est de nourrir l'embryon, qui ne commence à s'y développer que par la<br />

chaleur de l'incubation.<br />

Lorsque la femelle pond, elle n'accouche donc pas d'un fœtus, mais d'une ma­<br />

trice entièrement formée ; et lorsque cette matrice a été précédemment fécondée<br />

par le mâle, elle contient dans sa cicatricule le petit embryon dans un état de repos<br />

ou de non-vie, duquel il ne peut sortir qu'à l'aide d'une chaleur additionnelle, soit<br />

par l'incubation, soit par d'autres moyens équivalents ; et si la cicatricule qui<br />

contient la semence de la femelle n'a pas été arrosée de celle du mâle, l'œuf de­<br />

meure infécond, mais il n'en arrive pas moins à son état de perfection : comme il<br />

a en propre, et indépendamment de l'embryon, une vie végétative, il croît, se dé­<br />

veloppe et grossit jusqu'à sa pleine maturité ; c'est alors qu'il se sépare de la<br />

grappe à laquelle il tenait par son pédicule, pour se revêtir ensuite de sa coque.<br />

Dans les vivipares, la matrice a aussi une vie végétative ; mais cette vie est in­<br />

termittente, et n'est même excitée que par la présence de l'embryon. A mesure<br />

que le fœtus croît la matrice croît aussi ; et ce n'est pas une simple extension en<br />

surface, ce qui ne supposerait pas une vie végétative; mais c'est un accroissement<br />

réel, une augmentation de substance et d'étendue dans toutes les dimensions, en<br />

sorte que la matrice devient, pendant la grossesse, plus épaisse, plus large et plus<br />

longue ; et cette espèce de vie végétative de la matrice, qui n'a commencé qu'au<br />

même moment que celle du fœtus, finit et cesse avec son exclusion : car après<br />

l'accouchement, la matrice éprouve un mouvement rétrograde dans toutes ses<br />

dimensions : au Reu d'un accroissement, c'est un affaissement ; elle devient plus<br />

mince, plus étroite, plus courte, et reprend en assez peu de temps ses dimensions<br />

ordinaires, jusqu'à ce que la présence d'un nouvel embryon lui rende une nou-<br />

veRe vie.<br />

La vie de l'œuf étant au contraire tout à fait indépendante de celle de l'em­<br />

bryon, n'est point intermittente, mais continue, depuis le premier instant qu'il<br />

commence de végéter sur la grappe à laquelle il est attaché jusqu'au moment de<br />

son exclusion par la ponte ; et lorsque l'embryon, excité par la chaleur de l'incu­<br />

bation, commence à se développer, l'œuf, qui n'a plus de vie végétative, n'est dès<br />

lors qu'un être passif qui doit fournir à l'embryon la nourriture dont il a besoin<br />

pour son accroissement et son développement entier : l'embryon convertit en sa<br />

propre substance la majeure partie des différentes liquefurs contenues dans l'œuf,<br />

qui est sa vraie matrice, et qui ne diffère des autres matrices que parce qu'il est<br />

séparé du corps de la mère; et lorsque l'embryon a pris dans cette matrice assez<br />

d'accroissement et de force pour briser sa coque, il emporte avec lui le reste des<br />

substances qui y étaient renfermées.<br />

Cette mécanique de la génération des ovipares, quoiqu'on apparence plus com-

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