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VARIÉTÉS DANS L'ESPÈCE HUMAINE. 429<br />

qu'ils ont réduits en esclavage. Ils vont nus, hommes et femmes, à l'exception d'an<br />

petit tablier de coton. Madelslo dit que les Européens qui se sont habitués ou qui<br />

s'habituent actuellement dans cette île de Saint-Thomas, qui n'est qu'à un degré<br />

et demi de l'équateur, conservent leur couleur et demeurent blancs jusqu'à la troi­<br />

sième génération, et il semble insinuer qu'après cela ils deviennent noirs : mais il<br />

ne me paraît pas que ce changement puisse se faire en aussi peu de temps.<br />

Les Nègres de la côte de Juda et d'Arada sont moins noirs que ceux du Sénégal<br />

et de Guinée, et même que ceux de Congo. Ils aiment beaucoup la chair de chien<br />

et la préfèrent à toutes les autres viandes ; ordinairement la première pièce de leur<br />

festin est un chien rôti. Le goût pour la chair de chien n'est pas particulier aux<br />

Nègres : les sauvages de l'Amérique septentrionale et quelques nations tartares ont<br />

le même goût ; on dit même qu'en Tartarie on châtre les chiens pour les engrais­<br />

ser et les rendre meilleurs à manger (1).<br />

Selon Pigafetta, et selon l'auteur du voyage de Draclc, qui paraît avoir copié mot<br />

à mot Pigafetta sur cet article, les Nègres de Congo sont noirs, mais les uns plus<br />

que les autres, et moins que les Sénégalais; ils ont pour la plupart les cheveux<br />

noirs et crépus, mais quelques-uns les ont roux. Les hommes sont de grandeur<br />

médiocre : les uns ont les yeux bruns, et les autres couleur de vert de mer; ils<br />

n'ont pas les lèvres si grosses que les autres Nègres et les traits de leur visage sont<br />

assez semblables à ceux des Européens.<br />

Ils ont des usages très-singuliers dans certaines provinces de Congo : par exem­<br />

ple, lorsque quelqu'un meurt à Loango, ils placent le cadavre sur une espèce<br />

d'amphithéâtre élevé de six pieds, dans la posture d'un homme qui est assis les<br />

mains appuyées sur les genoux; ils l'habillent de ce qu'ils ont de plus beau, et en­<br />

suite ils allument du feu devant et derrière le cadavre : à mesure qu'il se dessèche<br />

et que les étoffes s'imbibent, ils le couvrent d'autres étoffes jusqu'à ce qu'il soit<br />

entièrement desséché, après quoi ils le portent en terre avec beaucoup de pompe.<br />

Dans celle de Malimba, c'est la femme qui anoblit le mari : quand le roi meurt et<br />

qu'il ne laisse qu'une fille, elle est maîtresse absolue du royaume, pourvu néan­<br />

moins qu'elle ait atteint l'âge nubile. Elle commence par se mettre en marche<br />

pour faire le tour de son royaume; dans tous les bourgs et villages où elle passe,<br />

tous les hommes sont obligés, à son arrivée, de se mettre en haie pour la recevoir,<br />

et celui d'entre eux qui lui plaît le plus va passer la nuit avec elle : au retour do<br />

son voyage, elle fait venir celui de tous dont elle a été le plus satisfaite, et elle<br />

l'épouse; après quoi elle cesse d'avoir aucun pouvoir sur son peuple, toute l'auto­<br />

rité étant dès lors dévolue à son mari. J'ai tiré ces faits d'une relation qui m'a Lté<br />

communiquée par M. de La Brosse, qui a écrit les principales choses qu'il a re­<br />

marquées dans un voyage qu'il fit à la côte d'Angola en 1738. Il ajoute un fait qui<br />

n'est pas moins singulier : « Ces Nègres, dit-il, sont extrêmement vindicatifs : je<br />

vais en donner une preuve bien convaincante. Ils envoient à chaque instant à tous<br />

(O Nouveaux voyages aux tles ; Paiis, 1722 ; t. IV, page 165.

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