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VARIÉTÉS DANS LA GÉNÉRATION. 1S3<br />

çoit certainement par cette nourriture beaucoup plus de molécules organiques,<br />

proportion gardée, qu'un cbeval ne peut en recevoir par les parties grossières des<br />

végétaux, le foin et la paille, qui lui servent d'aliment : aussi le cheval ne produit-<br />

il qu'un foetus, tandis que l'abeille en produit trente mille.<br />

Les animaux ovipares sont en général plus petits que les vivipares; ils produi­<br />

sent aussi beaucoup plus. Le séjour que les fœtus font dans la matrice des vivi­<br />

pares s'oppose encore à la multiplication; tandis que ce viscère est rempli et [qu'il<br />

travaille à la nutrition du fœtus, il ne peut y avoir aucune nouvelle génération, au<br />

lieu que les ovipares, qui produisent en même temps les matrices et les fœtus, et<br />

qui les laissent tomber au dehors, sont presque toujours en état de produire ; et.<br />

l'on sait qu'en empêchant une poule de couver et en la nourrissant largement, on<br />

augmente considérablement le produit de sa ponte. Si les poules cessent de pondre<br />

lorsqu'elles couvent, c'est parce qu'elles ont cessé de manger, et que la crainte où<br />

elles paraissent être de laisser refroidir leurs œufs, fait qu'elles ne les quittent.<br />

qu'une fois par jour, et pour un très-petit temps, pendant lequel elles prennent un<br />

peu de nourriture, qui peut-être ne va pas à la dixième partie de ce qu'elles en<br />

prennent dans les autres temps.<br />

Les animaux qui ne produisent qu'un petit nombre de fœtus prennent la plus<br />

grande partie de leur accroissement, et même leur accroissement tout entier, avant<br />

que d'être en état d'engendrer, au lieu que les animaux qui multiplient beaucoup<br />

engendrent avant même que leur corps ait pris la moitié ou même le quart de son<br />

accroissement. L'homme, le cheval, le bœuf, l'âne, le bouc, le bélier, ne sont ca­<br />

pables d'engendrer que quand ils ont pris la plus grande partie de leur accrois­<br />

sement. Il en est de même des pigeons et des autres oiseaux qui ne produisent<br />

qu'un petit nombre d'œufs : mais ceux qui en produisent un grand nombre,<br />

comme les coqs et les poules, les poissons, etc., engendrent bien plus tôt. Un coq<br />

est capable d'engendrer à l'âge de trois mois, et il n'a pas alors pris plus du tiers<br />

de son accroissement. Un poisson qui doit, au bout de vingt ans, peser trente li­<br />

vres, engendre dès la première ou seconde année, et cependant il ne pèse peut-<br />

être pas alors une demi-livre. Mais il y aurait des observations particulières à<br />

faire sur l'accroissement et la durée de la vie des poissons. On peut reconnaître à<br />

peu près leur âge, en examinant avec une loupe ou un microscope les couches<br />

annuelles dont sont composées leurs écailles; mais on ignore jusqu'où il peut s'é­<br />

tendre. J'ai vu des carpes chez M. le comte de Maurepas, dans les fossés de son<br />

château de Pontchartrain, qui ont au moins cent cinquante ans bien avérés ; et<br />

elles m'ont paru aussi agiles et aussi vives que des carpes ordinaires. Je ne dirai<br />

pas, avec Leeuwenhoek, que les poissons sont immortels, ou du moins qu'ils ne<br />

peuvent mourir de vieillesse : tout, ce me semble, doit périr avec le temps ; tout<br />

ce qui a eu une origine, une naissance, un commencement, doit arriver à un but,<br />

à une mort, à une fin : mais il est vrai que les poissons vivant dans un élément<br />

uniforme, et étant à l'abri des grandes vicissitudes et de toutes les injures de l'air,<br />

doivent se conserver plus longtemps dans le même état que les autres animaux ; et

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