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8 ANIMAUX.<br />

avec profusion à faire naître des animalcules : mais nous pourrions nous tromper<br />

en adoptant cette opinion sans examen ; et notre erreur pourrait bien venir en partie<br />

de ce qu'en effet les plantes^e ressemblant beaucoup plus que les animaux, il est<br />

plus difficile de les reconnaître et d'en distinguer les espèces, en sorte que cette moi­<br />

sissure que nous ne prenons que pour une mousse infiniment petite, pourrait être<br />

une espèce de bois ou de jardin qui serait peuplé d'un grand nombre de plantes<br />

très-différentes, mais dont les différences échappent à nos yeux.<br />

Il est vrai qu'en comparant la grandeur des animaux et des plantes, elle paraîtra<br />

assez inégale : car il y a beaucoup plus loin de la grosseur d'une baleine à celle<br />

d'un de ces prétendus animaux microscopiques, que du chêne le plus élevé à la<br />

mousse dont nous parlions tout à l'heure ; et quoique la grandeur ne soit qu'un at­<br />

tribut purement relatif, il est cependant utile de considérer les termes extrêmes où<br />

la nature semble s'être bornée. Le grand paraît être assez égal dans les animaux<br />

et dans les plantes ; une grosse baleine et un gros arbre sont d'un volume qui n'est<br />

pas fort inégal, tandis qu'en petit on a cru voir des animaux dont un millier réunis<br />

n'égaleraient pas en volume la petite plante de la moisissure.<br />

Au reste, la différence la plus générale et la plus sensible entre les animaux et<br />

les végétaux est celle de la forme : celle des animaux, quoique variée à l'infini, ne<br />

ressemble point à celle des plantes ; et quoique les polypes, qui se reproduisent<br />

comme les plantes, puissent être regardés comme faisant la nuance entre les ani­<br />

maux et les végétaux, non-seulement par la façon de se reproduire, mais encore<br />

parla forme extérieure, on peut cependant dire que la figure de quelque animal que<br />

ce soit est assez différente de la forme extérieure d'une plante pour qu'il soit difficile<br />

de s'y tromper. Les animaux peuvent, à la vérité, faire des ouvrages qui ressem­<br />

blent à des plantes ou à des fleurs : mais jamais les plantes ne produiront rien de<br />

semblable à un animal ; et ces insectes admirables qui produisent et travaillent le<br />

Corail n'auraient pas été méconnus et pris pour des fleurs, si par un préjugé mal<br />

fondé on n'eût pas regardé le corail comme une plante. Ainsi les erreurs où l'on<br />

pourrait tomber en comparant la forme des plantes à celle des animaux, ne porte­<br />

ront jamais que sur un petit nombre de sujets qui font la nuance entre les deux;<br />

et plus on fera d'observations, plus on se convaincra qu'entre les animaux et les<br />

Végétaux, le Créateur n'a pas mis de terme fixe ; que ces deux genres d'êtres orga­<br />

nisés ont beaucoup plus de propriétés communes que de différences réelles; que la<br />

production de l'animal ne coûte pas plus, et peut-être moins, à la nature, que celle<br />

du végétal ; qu'en général la production des êtres organisés ne lui coûte rien ; et<br />

qu'enfin le vivant et l'animé, au lieu d'être un degré métaphysique des êtres, est<br />

une propriété physique de la matière.

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