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458 DE L'HOMME.<br />

Tout concourt donc à prouver que le genre humain n'est pas composé d'espèces<br />

essentiellement différentes entre elles ; qu'au contraire il n'y a eu originairement<br />

qu'une seule espèce d'hommes, qui, s'étant multipliée et répandue sur toute la<br />

surface de la terre, a subi différents changements par l'influence du climat, par la<br />

différence de la nourriture, par celle de la manière de vivre, par les maladies épi-<br />

démiques, et aussi par le mélange varié à l'infini des individus plus ou moins res­<br />

semblants ; que d'abord ces altérations n'étaient pas si marquées, et ne produi­<br />

saient que des variétés individuelles ; qu'elles sont ensuite devenues variétés de<br />

l'espèce, parce qu'elles sont devenues plus générales, plus sensibles et plus con-<br />

stantes,par l'action continuée de ces mêmes causes ; qu'elles se sont perpétuées et<br />

qu'elles se perpétuent de génération en génération, comme les difformités ou les<br />

maladies des pères et mères passent à leurs enfants; et qu'enfin, comme elles n'ont<br />

été produites originairement que par le concours de causes extérieures et acciden­<br />

telles, qu'elles n'ont été confirmées et rendues constantes que par le temps et l'action<br />

continuée de ces mêmes causes, il est très-probable qu'elles disparaîtraient aussi<br />

peu à peu et avec le temps, ou même qu'elles deviendraient différentes de ce<br />

qu'elles sont aujourd'hui, si ces mêmes causes ne subsistaient plus, ou si elles ve­<br />

naient à varier dans d'autres circonstances et par d'autres combinaisons.<br />

ADDITION A L'ATATICLE PRÉCÉDENT.<br />

Dans la suite entière de mon ouvrage sur l'histoire naturelle, il n'y a peut-être<br />

pas un seul des articles qui soit plus susceptible d'addition et même de corrections<br />

que celui des variétés de l'espèce humaine. J'ai néanmoins traité ce sujet avec<br />

beaucoup d'étendue; et j'y ai donné toute l'attention qu'il mérite; mais on sent<br />

bien que j'ai été obligé de m'en rapporter, pour la plupart des faits, aux relations<br />

des voyageurs les plus accrédités. Malheureusement ces relations, fidèles à de cer­<br />

tains égards, ne le sont pas à d'autres; les hommes qui prennent la peine d'aller<br />

voir des choses au loin croient se dédommager de leurs travaux pénibles en ren­<br />

dant ces choses plus merveilleuses : à quoi bon sortir de son pays si l'on n'a rien<br />

d'extraordinaire à présenter ou à dire à son retour? De là les exagérations, les<br />

contes et les récits bizarres dont tant de voyageurs ont souillé leurs écrits en<br />

croyant les orner. Un esprit attentif, un philosophe instruit, reconnaît aisément<br />

les faits purement controuvés qui choquent la vraisemblance ou Tordre de la na-<br />

ture; il distingue de même le faux du vrai, le merveilleux du vraisemblable, et se<br />

| met surtout en garde contre l'exagération : mais dans les choses qui ne sont que de<br />

simple description, dans celles où l'inspection et même le coup d'oeil suffirait pour<br />

les désigner, comment distinguer les erreurs qui semblent ne porter que sur des<br />

faits aussi simples qu'indifférents? comment se refuser à admettre comme vérités<br />

tous ceux que le relateur assure, lorsqu'on n'aperçoit pas la source de ses erreurs,<br />

et même qu'on ne devine pas les motifs qui ont pu le déterminer à dire faux? Ce

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