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198 » ANIMAUX.<br />

corps de l'animal, il faut faire attention au nombre, à la situation et à la nature<br />

de toutes les parties ; celles qui sont simples, celles dont la position est invariable,<br />

celles dont la nature est telle que l'animal ne peut pas exister sans elles, seront cer­<br />

tainement des parties essentielles ; celles, au contraire, qui sont doubles ou en plus<br />

grand nombre, celles dont la grandeur et la position varient, et enfin celles qu'on<br />

peut retrancher de l'animal sans le blesser, ou même sans le faire périr, peuvent<br />

être regardées comme moins nécessaires et plus accessoires à la machine animale.<br />

Aristote a dit que les seules parties qui fussent essentielles à tout animal étaient<br />

celle avec laquelle il prend la nourriture, celle dans laquelle il la digère, et celle<br />

par laquelle il en rend le superflu : la bouche et le conduit intestinal, depuis la<br />

bouche jusqu'à l'anus, sont en effet des parties simples, et qu'aucune autre ne peut<br />

suppléer. La tête et l'épine du dos sont aussi des parties simples, dont la position<br />

est invariable. L'épine du dos sert de fondement à la charpente du corps, et c'est<br />

de la moelle allongée qu'elle contient que dépendent les mouvements et l'action de<br />

la plupart des membres et des organes : c'est aussi cette partie qui paraît une des<br />

premières dans l'embryon, on pourrait même dire qu'elle paraît la première ; car<br />

la première chose qu'on voit dans la cicatricule de l'oeuf est une masse allongée<br />

dont l'extrémité, qui forme la tête, ne diffère du total de la masse que par une es­<br />

pèce de forme contournée, et un peu plus renflée que le reste : or ces parties sim­<br />

ples et qui paraissent les premières sont toutes essentielles à l'existence, à la<br />

forme et à la vie de l'animal.<br />

Il y a beaucoup plus de parties doubles dans le corps de l'animal que de parties<br />

simples, et ces parties doubles semblent avoir été produites symétriquement de<br />

chaque côté des parties simples, par une espèce de végétation ; car ces parties<br />

doubles sont semblables par la forme, et différentes par la position. La main gau­<br />

che, par exemple, ressemble à la main droite, parce qu'elle est composée du<br />

même nombre des parties, lesquelles étant prises séparément, et étant comparées<br />

une à une et plusieurs à plusieurs, n'ont aucune différence : cependant, si la main<br />

gauche se trouvait à la place de la droite, on ne pourrait pas s'en servir aux mê­<br />

mes usages, et on aurait raison de la regarder comme un membre très-différent<br />

de la main droite. Il en est de même de toutes les autres parties doubles : elles sont<br />

semblables pour la forme, et différentes par la position ; cette position se rapporte<br />

au corps de l'animal ; et en imaginant une ligne qui partage le corps du haut en<br />

bas en deux parties égales, on peut rapporter à cette ligne, comme à un axe, la<br />

position de toutes ces parties semblables.<br />

La moelle allongée, à la prendre depuis le cerveau jusqu'à son extrémité infé­<br />

rieure, et les vertèbres qui la contiennent, paraissent être l'axe réel auquel on doit<br />

rapporter toutes les parties doubles du corps animal : elles semblent en tirer leur<br />

origine et n'être que les rameaux symétriques qui partent de ce tronc ou de cette<br />

base commune : car on voit sortir les côtes de chaque côté des vertèbres dans le<br />

petit poulet, et le développement de ces parties doubles et symétriques se fait par<br />

une espèce de végétation, comme celle de plusieurs rameaux qui partiraient de

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