23.06.2013 Views

Download

Download

Download

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

COMPARAISON DES ANIMAUX ET DES VÉGÉTAUX. 8<br />

des animaux et des végétaux, nous en trouverons d'abord une qui est générale et très-<br />

essentielle: c'est la faculté commune à tous deux de se reproduire; faculté qui<br />

suppose plus d'analogie et de choses semblables que nous ne pouvons l'imaginer,,<br />

et qui doit nous faire croire que, pour la nature, les animaux et les végétaux sont '<br />

des êtres à peu près du même ordre.<br />

Une seconde ressemblance peut se tirer du développement de leurs parties, pro­<br />

priété qui leur est commune; car les végétaux ont, aussi bien que les animaux,<br />

la faculté de croître; et si la manière dont ils se développent est différente, elle ne<br />

l'est pas totalement ni essentiellement, puisqu'il y a dans les animaux des parties<br />

très-considérables, comme les os, les cheveux, les ongles, les cornes, etc., dont le<br />

développement est une vraie végétation, et que dans les premiers temps de sa for­<br />

mation le fœtus végète plutôt qu'il ne vit.<br />

Une troisième ressemblance, c'est qu'il y a des animaux qui se reproduisent<br />

comme les plantes et par les mêmes moyens : la multiplication des pucerons, qui<br />

se fait sans accouplement, est semblable à celle des plantes par les graines, et celle<br />

des polypes, qui se fait en les coupant, ressemble à la multiplication des arbres par<br />

boutures.<br />

On peut donc assurer avec plus de fondement encore que les animaux et les vé­<br />

gétaux sont des êtres du même ordre, et que la nature semble avoir passé des uns<br />

aux autres par des nuances insensibles, puisqu'ils ont entré eux des ressemblances<br />

essentielles et générales, et qu'ils n'ont aucune différence qu'on puisse regarder<br />

comme telle.<br />

Si nous comparons maintenant les animaux par d'autres faces, par exemple par<br />

le nombre, par le lieu, par la grandeur, par la forme, etc., nous en tirerons de<br />

nouvelles inductions.<br />

Le nombre des espèces d'animaux est beaucoup plus grand que celai des espèces<br />

de plantes ; car dans le seul genre des insectes il y a peut-être un plus grand<br />

nombre d'espèces, dont la plupart échappent à nos yeux, qu'il n'y a d'espèces de<br />

plantes visibles sur la surface de la terre. Les animaux même se ressemblent en<br />

général beaucoup moins que les plantes, et c'est cette ressemblance des plantes,<br />

qui fait la difficulté de les reconnaître et de les ranger; c'est là ce qui a donné nais­<br />

sance aux méthodes de botanique, auxquelles on a, par cette raison, beaucoup plus<br />

travaillé qu'à celles de la zoologie, parce que les animaux ayant en effet entre eux<br />

des différences bien plus sensibles que n'en ont les plantes entre elles, ils sont plus<br />

aisés à reconnaître et à distinguer, plus faciles à nommer et à décrire.<br />

D'ailleurs il y a encore un avantage pour reconnaître les espèces d'animaux et<br />

pour les distinguer les uns des autres : c'est qu'on doit regarder comme la même<br />

espèce celle qui, au moyen de la copulation, se perpétue et conserve la similitude de<br />

cette espèce, et comme des espèces différentes celles qui, par les mêmes moyens, ne<br />

peuvent rien produire ensemble, de sorte qu'un renard sera une espèce différente<br />

d'un chien, si en effet par la copulation d'un mâle et d'une femelle de ces deux es­<br />

pèces il ne résulte rien ; et quand même il eu résulterait un animal mi-parti, une

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!