23.06.2013 Views

Download

Download

Download

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

RÉFLEXIONS SUR LES EXPÉRIENCES PRÉCÉDENTES. 139<br />

des êtres existants de tout temps, renfermés à l'infiniles uns dans les autres, etconte-<br />

nantdes millions de millions de fœtus mâles et femelles, les œufs sont au contraire<br />

des corps qui se forment du superflu d'une nourriture plus grossière et moins orga­<br />

nique que celle qui produit la liqueur séminale et prolifique : c'est, dans les femelles<br />

ovipares, quelque chose d'équivalent, non-seulement à la matrice, mais même aux<br />

menstrues des vivipares.<br />

Ce qui doit achever de nous convaincre que les œufs doivent être regardés comme<br />

des parties destinées par la nature à remplacer la matrice dans les animaux qui<br />

sont privés de ce viscère, c'est que ces femelles produisent des œufs indépendam­<br />

ment du mâle. De la même façon que la matrice existe dans les vivipares, comme<br />

partie appartenant au sexe féminin, les poules, qui n'ont point de matrice, ont des<br />

œufs qui la remplacent ; ce sont plusieurs matrices qui se produisent successive­<br />

ment, et qui existent dans ces femelles nécessairement et indépendamment de l'acte<br />

de la génération et de la communication avec le mâle. Prétendre que le fœtus est<br />

préexistant dans ces œufs et que ces œufs sont contenus à l'infini les uns dans les<br />

autres, c'est à peu près comme si l'on prétendait que le fœtus est préexistant dans<br />

la matrice, et que toutes les matrices étaient renfermées les unes dans les autres, et<br />

toutes dans la matrice de la première femelle.<br />

Les anatomistes ont pris le mot œuf dans des acceptions diverses, et ont entendu<br />

des choses différentes par ce nom. Lorsque Harvey a pris pour devise, omnia exovo,<br />

R entendait par l'œuf des vivipares le sac qui renferme le fœtus et tous ses appen­<br />

dices ; il croyait avoir vu former cet œuf ou ce sac sous ses yeux après la copula­<br />

tion du mâle et de la femelle : cet œuf ne venait pas de l'ovaire ou du testicule<br />

de la femelle ; il a même soutenu qu'il n'avait pas remarqué la moindre altération<br />

à ces testicules, etc. On voit bien qu'il n'y a rien ici qui soit semblable à ce que l'on<br />

entend ordinairement par le mot d'œuf, si ce n'est que la figure d'un sac peut être<br />

celle d'un œuf, comme celle d'un œuf peut-être celle d'un sac. Harvey, qui a dissé­<br />

qué tant de femelles vivipares, n'a, dit-il, jamais aperçu d'altération aux testicu­<br />

les ; il les regarde même comme de petites glandes qui sont tout à fait inutiles à la<br />

génération, tandis que ces testicules sont des parties fort considérables dans la plu­<br />

part des femeRes, et qu'il y arrive des changements et des altérations très-mar­<br />

qués, puisqu'on peut voir, dans les vaches, croître le corps glanduleux depuis<br />

la grosseur d'un grain de millet jusqu'à celle d'une grosse cerise. Ce qui a trompé<br />

ce grand anatomiste, c'est que ce changement n'est pas à beaucoup près si mar­<br />

qué dans les biches et dans les daines. Conrad Peyer, qui a fait plusieurs obser­<br />

vations sur les testicules des daines, dit : « Exigui quidem sunt damarum tes-<br />

» ticuli; sed post coitum fecundum in alterutro, eorum papilla, sive tuberculum<br />

» fibrosum semper succrescit : scrofis autem praegnantibus tanta accidit testi-<br />

» culorum mutatio, ut mediocrem quoque attentionem fugere nequeat (1). »<br />

Cet auteur croit, avec quelque raison, que la petitesse des testicules des daines<br />

(1) Voyez Conradi Peyri Merycologia.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!