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EXPOSITION DES SYSTÈMES SUR LA GÉNÉRATION. 73<br />

quelle comparée à l'individu parfait est aussi fort petite, et ils ajoutaient avec assez<br />

de fondement des raisons métaphysiques, par lesquelles ils prouvaient que le grand<br />

et le petit n'étant que des relations, le passage du petit au grand, ou du grand au<br />

petit s'exécute par la nature avec encore plus de facilité que nous n'en avons à le<br />

concevoir.<br />

D'ailleurs, disaient-ils, n'a-t-on pas des exemples très-fréquents de transforma­<br />

tion dans les insectes? ne voit-on pas de petits vers aquatiques devenir des ani­<br />

maux ailés, par un simple dépouillement de leur enveloppe, laquelle cependant<br />

était leur forme extérieure et apparente? les animaux spermatiqùes, par une pareille<br />

transformation, ne peuvent-ils pas devenir des animaux parfaits? Tout concourt<br />

donc, concluaient-ils, à favoriser ce système sur la génération, et à faire rejeter le<br />

Système des œufs ; et si l'on veut absolument, disaient quelques-uns, que dans les<br />

femelles des vivipares il y ait des œufs comme dans celles des ovipares, ces œufs<br />

dans les unes et dans les autres ne seront que la matière nécessaire à l'accroisse­<br />

ment du ver spermatique ; R entrera dans l'œuf par le pédicule qui l'attachait â<br />

l'ovaire, il y trouvera une nourriture préparée pour lui ; tous les vers qui n'auront<br />

pas été assez heureux pour rencontrer cette ouverture du pédicule de l'œuf péri­<br />

ront ; celui qui seul aura enfilé ce chemin arrivera à sa transformation. C'est par<br />

cette raison qu'il existe un nombre prodigieux de ces petits animaux ; que la diffi­<br />

culté de rencontrer un œuf et ensuite l'ouverture du pédicule de cet œuf ne peut<br />

être compensée que par le nombre infini des vers; il y a un million, si l'on veut, à<br />

parier contre un, qu'un tel ver spermatique ne rencontrera pas le pédicule de<br />

l'œuf; mais aussi R y a un million de vers : dès lors il n'y a plus qu'un à parier<br />

contre un que le pédicule de l'œuf sera enfilé par un de ces vers ; et lorsqu'il y est<br />

une fois entré et qu'il s'est logé dans l'œuf, un autre ne peut plus y entrer, parce<br />

que, disaient-ils, le premier ver bouche entièrement le passage, ou bien il y a une<br />

soupape à l'entrée du pédicule qui peut jouer lorsque l'œuf n'est pas absolument<br />

plein : mais lorsque le ver a achevé de remplir l'œuf, la soupape ne peut plus s'ou­<br />

vrir, quoique poussée par un second ver. Cette soupape d'ailleurs est fort bien ima­<br />

ginée, parce que s'il prend envie au premier ver de ressortir de l'œuf, elle s'oppose<br />

à son départ, R est obligé de rester et de se transformer : le ver spermatique est<br />

alors le vrai fœtus ; la substance de l'œuf le nourrit, les membranes de cet œuf lui<br />

servent d'enveloppe, et lorsque la nourriture contenue dans l'œuf commence à lui<br />

manquer, il s'appUque à la peau intérieure de la matrice, et tire ainsi sa nourriture<br />

du sang de la mère, jusqu'à ce que par son poids et par l'augmentation de ses forces<br />

il rompe enfin ses Rens pour venir au monde.<br />

Par ce système, ce n'est plus la première femme qui renfermait toutes les races<br />

passées, présentes et futures ; mais c'est le premier homme qui en effet contenait<br />

toute sa postérité. Les germes préexistants ne sont plus des embryons sans vie,<br />

renfermés comme de petites statues dans des œufs contenus à l'infini les uns dans<br />

les autres ; ce sont de petits animaux, de petits homoncules organisés et actueRe-<br />

ment vivants, tous renfermés les uns dans les autres, auxquels il ne manque rien,<br />

V. ' 10

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