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470 DE L'HOMME.<br />

le nom de Patati, lesquels par le climat et par leur situation le long des côtes de<br />

la mer, doivent ressembler beaucoup aux Lapons et aux Samoïèdes ; ils ne sont<br />

même séparés de ces derniers que par le fleuve Jeniscé : mais je n'ai pu me procu­<br />

rer aucune relation, ni même aucune notice sur ces peuples Patates, que les voya­<br />

geurs ont peut-être réunis avec les Samoïèdes ou avec les Tonguses.<br />

En avançant toujours vers l'orient et sous la même latitude, on trouve encore<br />

une grande étendue de terre située sous le cercle polaire, et dontla pointe s'étend jus­<br />

qu'au 73 e<br />

degré: cette terre formé l'extrémité orientale et septentrionale de l'ancien<br />

continent. On y a indiqué des habitants sous le nom de Schelati et Tsukschi, dont<br />

nous ne connaissons presque rien que le nom. Nous pensons néanmoins que,<br />

comme ces peuples sont au nord du Kamtchatka, les voyageurs russes les ont réu­<br />

nis, dans leurs relations, avec les Kamstschadales et les Koriaques, dont ils nous<br />

Ont donné de bonnes descriptions qui méritent d'être ici rapportées.<br />

« Les Kamtschadales, dit M. Steller, sont petits et basanés; ils ont les cheveux<br />

noirs, peu de barbe et le visage large et plat, le nez écrasé, les traits irréguliers, les<br />

yeux enfoncés, la bouche grande, les lèvres épaisses, les épaules larges, les jambes<br />

grêles et le ventre pendant. »<br />

Cette description, comme l'on voit, rapproche beaucoup les Kamtschadales des<br />

Samoïèdes ou des Lapons, qui, néanmoins, en sont si prodigieusement éloignés<br />

qu'on ne peut pas même soupçonner qu'ils viennent les uns des autres ; et leur<br />

ressemblance ne peut provenir que de l'influence du climat qui est le même, et<br />

qui, par conséquent, a formé des hommes de même espèce à mille lieues de dis­<br />

tance les uns des autres.<br />

Les Koriaques habitent la partie septentrionale du Kamtschatka; ils sont errants<br />

comme les Lapons, et ils ont des troupeaux de rennes qui font toute leur richesse.<br />

Ils prétendent guérir les maladies en frappant sur des espèces de petits tambours.<br />

Les plus riches épousent plusieurs femmes, qu'ils entretiennent dans des endroits<br />

séparés, avec des rennes qu'ils leur donnent. Ces Koriaques errants diffèrent des<br />

Koriaques fixes et sédentaires, non-seulement par les mœurs, mais aussi un peu<br />

par les traits. Les Koriaques sédentaires ressemblent aux Kamtschadales : mais les<br />

Koriaques errants sont encore plus petits de taille, plus maigres, moins robustes,<br />

moins courageux; ils ont le visage ovale, les yeux ombragés de sourcils épais, le<br />

nez court et la bouche grande. Les vêtements des uns et des autres sont des peaux<br />

de rennes, et les Koriaques errants vivent sous des tentes, et habitent partout où il<br />

y a de la mousse pour leurs rennes. Il paraît donc que cette vie errante des La­<br />

pons, des Samoïèdes et des Koriaques tient au pâturage des rennes ; comme ces<br />

animaux font non-seulement tout leur bien, mais qu'ils leur sont utiles et très-<br />

n cessaires, ils s'atîachent à les entretenir et à les multiplier; ils sont donc forcés<br />

de ch inger de lieu dès que leurs troupeaux en ont consommé les mousses.<br />

Les Lapons, les Samoïèdes et les Koriaques, si semblables par la taille, la cou­<br />

leur, la figure, le naturel ou les mœurs, doivent donc être regardés comme une es­<br />

pèce d homme, une même race dans l'espèce humaine prise en général, quoiqu'il

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