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VARIÉTÉS DANS L'ESPÈCE HUMAINE. S97<br />

le repas; Ils sont laborieux et très-habiles dans les arts et dans tous les métiers; ils<br />

ont, en un mot, à très-peu près le mèm3 naturel, les mômes mœurs et les mômes<br />

coutumes que les Chinois.<br />

L'une des plus bizarres, et qui est commune à ces deux nations, est do rendre<br />

les pieds des femmes si petits, qu'elles no peuvent presque se soutenir. Quelques<br />

voyageurs disent qu'à la Chine, quand une fille a passé l'âge do trois ans, on lui<br />

( casse le pied, en sorte que les doigts sont rabattus sous la plante, qu'on y appliqua<br />

une eau forte qui brûle les chairs, et qu'on l'enveloppe de plusieurs bandages jus­<br />

qu'à ce qu'il ait pris son pli. Ils ajoutent que les femmes ressentent cette douleur<br />

pendant toute leur vie, qu'elles peuvent à peine marcher, et que rien n'est plus<br />

désagréable que leur démarche; que cependant elles souffrent cette incommodité<br />

avec joie, et que, comme c'est un moyen de plaire, elles tâchent do se rendre le<br />

pied aussi petit qu'il leur est possible. D'autres voyageurs ne disent pas qu'on leur<br />

casse le pied dans leur enfance, mais seulement qu'on le serre avec tant de violence<br />

qu'on l'empêche de croître, et ils conviennent assez unanimement qu'une femme<br />

de condition, ou seulement une jolie femme à la Chine, doit avoir le pied assez<br />

petit pour trouver trop aisée la pantoufle d'un enfant de six ans.<br />

Les Japonais et les Chinois sont donc une seule et môme race d'hommes qui so<br />

sont très-anciennement civilisés, et qui diffèrent des Tartares plus par les mœurs<br />

que par la figure ; la bonté du terrain, la douceur du climat, le voisinage de la<br />

mer, ont pu contribuer à rendre ces peuples policés, tandis que les Tartares, éloi­<br />

gnés de la mer et du commerce des autres nations, et séparés des autres peuples<br />

du côté du midi par de hautes montagnes, sont demeurés errants dans leurs vastes<br />

déserts sous un ciel dont la rigueur, surtout du côté du nord, ne peut être sup­<br />

portée que par des hommes durs et grossiers. Le pays d'Yeço, qui est au nord du<br />

Japon, quoique situé sur un climat qui devrait être tempéré, est cependant très-<br />

froid, très-stérile et très-montueux : aussi les habitants de cette contrée sont-ils<br />

tous différents des Japonais et des Chinois; [ils sont grossiers, brutaux, sans<br />

mœurs, sans arts; ils ont le corps court et gros, les cheveux longs et hérissés, les<br />

yeux noirs, le front plat, le teint jaune, mais un peu moins que celui des Japonais;<br />

ils sont fort velus sur le corps et môme sur le visage ; ils vivent comme des sauva­<br />

ges, et se nourrissent de lard de baleine et d'huile de poisson; ils sont très-pares­<br />

seux, trè's-malpropres dans leurs vêtements. Les enfants vont presque nus. Les<br />

femmes n'ont trouvé, pour se parer, d'autres moyens que de se peindre de bleu<br />

les sourcils et les lèvres. Les hommes n'ont d'autre plaisir que d'aller à la chasse<br />

des loups marins, des ours, des élans, des rennes, et à la pèche de la baleine; il y<br />

en a cependant qui ont quelques coutumes japonaises, comme celle do chanter<br />

d'une voix tremblante : mais en général ils ressemblent plus aux Tartares septen­<br />

trionaux, ou aux Samoïèdes, qu'aux Japonais.<br />

Maintenant, si l'on examine les peuples voisins de la Chine au midi et à l'occi­<br />

dent, on trouvera que les Cochinchinois, qui habitent un pays montueux et plus<br />

méridional que la Chine, sont plus basanés et plus laids que les Chinois, et que les

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